De l'influence d'une œuvre, un héritage ?

De l'influence à l'héritage

(repères : thème de l'héritage : étude)

Qu'est-ce qu'un bon auteur ? D'aucuns diraient qu'un véritable écrivain est un être qui ne doit rien aux autres mais uniquement qu'à lui-même. Ainsi, une œuvre littéraire surgirait ex nihilo des limbes de l'esprit de son créateur. Cette conception semble trop simpliste car il est en effet difficile de s'extraire de toute influence. On peut affirmer sans se tromper que l'on est tous soumis à l'apport des autres.

Appuyons-nous dès lors sur la pensée profonde d'un grand auteur qui considérait ce qui suit :

"Mais de nos jours, ce que l'on estime avant tout, ce sont en musique, peinture ou littérature des points de départ, dussent-ils mener à rien ; sans presque plus aucun souci de cette transmission, de cette continuité dont est faite la vraie culture"*.

Continuité et transmission seraient donc le gage d'une vraie culture.

La question de l'héritage se trouve ainsi clairement posée.

Il est bon de se rappeler qu'un bon écrivain est avant tout un lecteur assidu. Il a vu son goût formé à l'épreuve d'autres auteurs qu'ils soient classiques ou contemporains. Mais loin d'aliéner sa créativité, il explore d'autres champs de la littérature qu'il connaît ainsi finement.

C'est ainsi que paradoxalement, l'originalité d'une œuvre n'est rendue possible qu'au regard de ce qui a déjà été fait. Rien ne naît donc du néant. Prenons par exemple, le cas de la comédie humaine de Balzac qui a inspiré -dans un tout autre registre- la somme des Rougon-Macquart de Zola. Pour dire la chose autrement, sans la comédie humaine, Zola n'aurait peut-être pas songé à sa fresque romanesque.

*journal d'André Gide (1942-1949) Gallimard.

repères à suivre : étude : de l'héritage à l'hommage