Analyse-Livres & Culture pour tous
21 Mai 2013
Repères : thème de la finance : l'étude
Il a été indiqué dans l'article précédent le face face terrible entre les deux associés de la Goldmar. Le refus de David Golder de céder des actions des mines pétrolifères soviétiques conduira au suicide de son associé. Le financier est lui même soumis à la pression de sa femme et de sa fille, créatures cupides. Mais il est atteint d'une angine de poitrine. L'homme doit se reposer ou mourir. Mais il va devoir affronter une crise financière qui va le mener à la ruine. Et pourtant, une circonstance lui permettra de réussir en Bourse un coup éblouissant, celui de sa vie...
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L'affaire de sa vie
Ce n'est que dans un dernier sursaut de vitalité que le héros du roman réalisera l'affaire de sa vie. David Golder est relancé par un partenaire sur le fameux projet pétrolifère soviétique. Dans un premier temps, il refuse car il sent qu'il n'a pas la force de se jeter dans la bataille. Il ne voit plus aucun intérêt à poursuivre cette vieille affaire qui lui rappelle de mauvais souvenirs. Il n'aspire qu'à attendre tranquillement la mort. Et pourtant, c'est sur l'intervention de sa fille qui sait percer son amour-propre que le héros se révèle une nouvelle fois à lui-même. Voilà en effet notre financier qui reprend vie, tel un phénix qui renaît de ses cendres.
Cette affaire repart. Elle paraît mûre sur le plan politique. L'homme d'affaires, valétudinaire, part en Union Soviétique, négocie pendant des mois avec une ténacité sans bornes. L'affaire aboutit grâce à son talent. Golder donne pourtant des signes d'épuisement. Il reste qu'il a réalisé l'affaire de sa vie, celle qui assurera la fortune définitive de sa fille. Après la conclusion, l'homme d'affaires, toujours fier, ne peut s'empêcher d'imaginer la réaction des places boursières : « Il eut un vague sentiment de contentement en pensant à toutes ces sales gueules à la Bourse. « Vous ne savez pas, le vieux Golder ? ...Hein. Qui aurait cru ?... Il paraissait bien fini, celui-là... » (page 237) Une fortune difficilement calculable tant les profits paraissent incalculables.
Le sacrifice de sa vie
Notre héros sort de cette période de négociations, épuisé. Il sent que sa vie ne tient plus qu'à un fil. Il a en effet donné toutes ses dernières ressources. Il l'a fait en connaissance de cause, pour sa fille. Il ne lui reste plus qu'à mourir. Il le fera comme il a mené sa vie... seul !
Le phénix n'a plus qu'à redevenir cendres...
Nous restons dans l'univers de la finance avec un roman contemporain, Les privilèges de Jonathan Dee.
Repères à suivre : l'étude : un jeune homme financier ambitieux (J.Dee)