21 Mars 2012
Bienvenue au sanatorium de Davos !
(repères : thème du corps : l'étude-le bonheur d'être malade)
Après avoir parcouru ensemble le roman de Léon Werth, la Maison blanche, découvrons l'univers de Thomas Mann dans son ouvrage imposant La montagne magique qui nous conduit, en 1907, dans un sanatorium perché dans les Alpes suisses, à Davos.
Jeune ingénieur asthénique, Hans Castorp vient se reposer pour trois semaines en altitude auprès de son cousin Joachim, qui lui est atteint d'une grave affection pulmonaire et dont la présence sur place remonte aux six précédents mois.
Il s'agit donc pour Hans de joindre l'utile à l'agréable, le repos et la réunion de cousins -qui se connaissent en réalité peu- le tout dans ce cadre enchanteur. Une véritable amitié naît rapidement entre les jeunes hommes.
Une impression de vacances
Mais le dépaysement est total pour le nouveau venu : l'altitude produit en effet sur le jeune citadin une forte impression sur le plan physique ; il se sent ainsi oppressé par la rareté de l'oxygène et surtout par le froid saisissant des monts même durant l'été.
De plus sur le plan moral, la petite société de gens malades issue de toute l'Europe ainsi que la nature des soins prodigués dans le sanatorium provoquent chez lui un sentiment nouveau. Loin de trouver une ambiance de malaise ou une atmosphère morne et sombre, le jeune Hans se voit projeté dans un univers de vacances. Tout ceci lui cause au contraire un vif sentiment d'étonnement.
Il succombe rapidement à des accès de franche hilarité et de gaieté car l'organisation en altitude lui apparaît tout à fait originale. Les us et coutumes de ce petit monde vus au travers du prisme d'un être bien portant deviennent un sujet de divertissement.
Mais Hans n'est pas le seul à s'amuser. En effet, cette bonne humeur, sans être une maladie, se révèle contagieuse. Au sanatorium, on rit beaucoup et l'on se distrait également. L'explication à cette joie de vivre irradiante, voire désinvolte, est donnée par Joachim :
« Mon Dieu, ils sont libres... Je veux dire, ce sont des jeunes gens, et le temps pour eux n'a pas d'importance. Pourquoi donc feraient-ils triste figure ? Je me dis quelquefois : être malade ou mourir, ce n'est pas sérieux en somme, c'est plutôt une sorte de laisser-aller ; du sérieux, on n'en rencontre à tout prendre que dans la vie de la plaine. Je crois que tu comprendras cela, lorsque tu auras séjourné plus longtemps ici. » (page 61*)
Précisément Hans Castorp aura le temps de saisir cette donnée propre aux gens malades...
(* les références seront données dans la bibliographie finale)
Repères à suivre : thème du corps : le bonheur d'être malade : un banal rhume