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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Andromaque ou l'équilibre effectivement impossible (Racine)

Après avoir vu précédemment la volte-face du roi Pyrrhus qui, gouverné par ses passions, n'hésite pas à épouser la pauvre Andromaque, découvrons dans l'acte final le dénouement de ce drame : le mariage solennel dans le temple se déroulera-t-il sans encombre ?  

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Repères  : thème du Mouvement : l'étude

Une cérémonie qui tourne mal

Découvrons dans l'acte final le dénouement de ce drame : le mariage solennel dans le temple se déroulera-t-il sans encombre ?

Ce mariage somptueux voit un roi, ivre d'orgueil, ceindre son épouse du diadème royal : voici le tableau qui nous est présenté par un témoin de la scène :

"Oreste :

Enfin, avec transport prenant son diadème,
Sur le front d’Andromaque il l’a posé lui-même :
" Je vous donne, a-t-il dit, ma couronne et ma foi !
Andromaque, régnez sur l’Epire et sur moi,
Je voue à votre fils une amitié de père ;

J’en atteste les dieux, je le jure à sa mère :
Pour tous mes ennemis je déclare les siens,
Et je le reconnais pour le roi des Troyens."
 

La colère des Grecs

Mais ce mariage, non appelé de leurs vœux, a provoqué la colère des Grecs qui portent avec une rare violence de multiples coups fatals sur Pyrrhus. Andromaque devient ainsi veuve pour la seconde fois.

La situation initiale passablement orageuse semble enfin s'éclaircir...

Oreste vient chercher les lauriers de l'exploit sanglant auprès d'Hermione. Mais loin de lui en savoir gré, cette dernière lui fait des reproches amères et lui signifie de partir avec cet éternel balancement entre ces deux mouvements.

« Hermione

(...) 

Tu peux partir. Je demeure en Epire :
Je renonce à la Grèce, à Sparte, à son empire,
À toute ma famille ; et c’est assez pour moi,
Traître, qu’elle ait produit un monstre comme toi.
» (Acte 5, scène III)

Hermione choisit implacablement la mort. Fou de chagrin, Oreste veut la suivre dans ce trépas avec les célèbres vers annonciateurs de l'enfer qui le guette : « Eh bien ! filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (acte 5, scène V)

Devenue souveraine, Andromaque règne désormais sur un peuple autrefois ennemi ; les Grecs sentent la menace qui pèse à nouveau sur le monde ; l'équilibre n'est toujours pas là...

Mais quittons ces passions du cœur pour entrer dans un autre type de mouvement -vertical- avec L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera.

 

Repères à suivre : l'étude : l'insoutenable légèreté de l'être (Kundera)

 

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Commenter cet article
L
<br /> <br /> "Pour qui ces serpents ...."<br /> <br /> <br /> Le vers qui  a fait école auprès  des jeunes comédiens qui  s'essaient à une bonne prononciation<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> des souvenirs de collégiens aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> Ce balancement entre équilibre souhaité mais toujours provisoire et sa perte est permanent dans l'histoire humaine, gouvernée par les passions!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Le balancement est donc proprement humain !<br /> <br /> <br /> <br />