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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Un voyage philosophique (Candide, Voltaire)

La littérature aime aussi les grands horizons et les aventures dans des contrées lointaines et exotiques. Le thème du voyage philosophique dans Candide de Voltaire :  analyse et synthèse.

 

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Repères : thème du voyage : l'étude

Loin de ne traiter que des sentiments intérieurs éprouvés dans les replis des âmes, la littérature aime aussi les grands horizons et les aventures dans des contrées lointaines et exotiques. Les auteurs nous invitent alors à emprunter des chemins sinueux et parfois dangereux tout en nous laissant bien assis confortablement dans notre fauteuil.

Ces voyages ont pour objet de nous divertir mais également d'éveiller nos consciences. Deux œuvres aux visées opposées seront ainsi confrontées :

  • Candide de Voltaire, conte publié en 1755
  • La Vallée de rubis, récit de Joseph Kessel édité en 1955.

Découvrons ensemble, si vous le voulez bien, le premier voyage.

Philosophie

Voltaire nous invite à un voyage extraordinaire sur plusieurs continents et dans différents pays après avoir précipité son jeune personnage bien naïf dans des situations improbables. Ce voyage s'effectue à pied, à cheval, sur voie maritime comme c'était l'usage au XVIIIè siècle et offre une puissance d'ironie et d'humour incomparable.

Loin d'être un voyage d'exploration, ce périple est en réalité un prétexte à une critique sévère à l'encontre d'une philosophie fondée sur l'optimisme qui était fort en vogue à cette époque. La théorie de Leibnitz caricaturée à l'excès par Voltaire se résume pour ce dernier en onze mots répétés à l'envi tout le long du livre : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. C'est évidemment l'inverse qui va être démontré au fil de l'œuvre.

Candide

Candide, recueilli dès sa naissance par un aristocrate allemand, est un charmant jeune homme doux et un peu simple. Il vit dans le beau château du Baron de Thunder-Ten-Tronckh en Westphalie et se consume d'amour pour la fille de ce dernier, la belle Cunégonde. Recevant une éducation soignée, il a pour maître à penser, Pangloss, incorrigible optimiste qui symbolise la théorie à abattre. Un événement imprévu va précipiter notre délicat Candide dans un tourbillon d'aventures :

« Le lendemain après le dîner, comme on sortait de table, Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent ; Cunégonde laissa tomber son mouchoir, Candide le ramassa, elle lui prit innocemment la main, le jeune homme baisa innocemment la main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière; leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent. Monsieur le baron de Thunder-Ten-Tronckh passa auprès du paravent, et, voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du château à grands coups de pied dans le derrière.» ( fin du chapitre 1er)

Aventures

C'est ainsi que notre charmant Candide va se trouver jeté dans des aventures qu'il subira avec une franche naïveté. Il se verra acteur forcé d'un conflit militaire entre les bulgares et les abares qui le dépasse complètement ; il connaîtra un naufrage aux abords de Lisbonne réduite en cendres à la suite d'un tremblement de terre. Il jouera le rôle de bouc émissaire entre les mains de l'Inquisition. Il assistera à l'oppression des indiens par les Jésuites dans le Nouveau Monde avant d'assister au traitement réservé aux esclaves du Surinam. Il repartira pour la France, puis pour l'Angleterre, ensuite pour Venise et Constantinople. Mais il participera aussi à la violence dans laquelle il se trouve plongé en devenant, malgré lui, le meurtrier du frère de Cunégonde retrouvée avant qu'elle ne disparaisse à nouveau.

Le naïf Candide chemine tout le long de ses voyages avec des compagnons d'infortune avec lesquels il essayera de donner un sens à toutes ces aventures : Martin, le pessimiste, l'antithèse de Pangloss qu'il retrouvera en mendiant, Cacambo le serviteur fidèle, la vieille servante qui a un lourd passé, Cunégonde devenue laide...

Candide se trouve amené à effectuer en réalité un parcours initiatique confrontant sans arrêt ses connaissances en matière d'optimisme avec la violence du monde :

« - O Pangloss ! s'écria Candide, tu n'avais pas deviné cette abomination ; c'en est fait, il faudra qu'à la fin je renonce à ton optimisme.- Qu'est-ce qu'optimisme ? disait Cacambo. - Hélas ! Dit Candide, c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. » Et il versait des larmes en regardant son nègre, et, pleurant, il entra dans Surinam. (chapitre 19)

Candide cherche à justifier la portée de la sauvagerie des hommes lorsqu'une rencontre décisive l'aidera à s'affranchir de la spéculation purement théorique. Un humble vieillard musulman, prenant le frais à l'ombre d'un arbre, lui donnera une leçon de vie que notre personnage méditera pour aboutir à la maxime célèbre : «Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. » (dernier chapitre).

Une invitation à réformer le monde : ne serait-ce pas une autre forme d'optimisme ?

Dans l'article suivant, c'est un autre voyage qui est proposé...

repère à suivre :  un voyage dans les contrées malheureuses (Kessel) 

 

 

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L
Les billets pour ces voyages son-ils délivrés par les bonnes librairies et les meilleures bibliothèques ?
Répondre
L
<br /> <br /> des billets sans prix et à tout prix !<br /> <br /> <br /> <br />