Entraînement à l'oral : "le rêve" (Aloysius Bertrand)

Bac : Le rêve d'Aloysius Bertrand est compliqué à comprendre et donc à commenter : découvrez l'exercice de compréhension du texte pour vous préparer plus facilement à l'oral.

repères : temps des examens : entraînement

La Gazette vous propose de vous entraîner à l'oral en vous appuyant sur un texte difficile du répertoire poétique français.

Pour le comprendre, la Gazette a recours à la  méthode des 6 GROSSES CLEFS ©  : il s’agit de prendre le texte sous six angles à l'aide du moyen mnémotechnique suivant : 

       6           GROSSES                                      CLEFS

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

Il vous est proposé de travailler selon la progression suivante :

- coloriage du texte,

- correction du texte,

- QCM.

Voici donc le texte.

            UN RÊVE

J’ai rêvé tant et plus, mais je n’y entends note.

Pantagruel, livre III.

Il était nuit. Ce furent d’abord, — ainsi j’ai vu, ainsi je raconte, — une abbaye aux murailles lézardées par la lune, — une forêt percée de sentiers tortueux, — et le Morimont[1] grouillant de capes et de chapeaux.

Ce furent ensuite, — ainsi j’ai entendu, ainsi je raconte, — le glas funèbre d’une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d’une cellule, — des cris plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque feuille le long d’une ramée, — et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnent un criminel au supplice.

Ce furent enfin, — ainsi s’acheva le rêve, ainsi je raconte, — un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, — une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d’un chêne, — et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue.

Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la chapelle ardente ; et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d’innocence, entre quatre cierges de cire.

Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des pénitents noirs s’étaient éteintes sous des torrents de pluie, la foule s’était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, — et je poursuivais d’autres songes vers le réveil.

Tâche n°1 : Coloriez le texte selon la méthode en évitant l'effet catalogue :

retrouvez ici les trucs et astuces pour réussir vite.

 Voici ci-dessous la correction du coloriage.

UN RÊVE

J’ai rêvé tant et plus, mais je n’y entends note.

Pantagruel, livre III.

Il était nuit. Ce furent d’abord, — ainsi j’ai vu, ainsi je raconte, — une abbaye aux murailles lézardées par la lune, — une forêt percée de sentiers tortueux, — et le Morimont^[1] grouillant de capes et de chapeaux.

Ce furent ensuite, — ainsi j’ai entendu, ainsi je raconte, — le glas funèbre d’une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d’une cellule, — des cris plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque feuille le long d’une ramée, — et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnent un criminel au supplice.

Ce furent enfin, — ainsi s’acheva le rêve, ainsi je raconte, — un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, — une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d’un chêne, — et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue.

Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la chapelle ardente ; et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d’innocence, entre quatre cierges de cire.

Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des pénitents noirs s’étaient éteintes sous des torrents de pluie, la foule s’était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, — et je poursuivais d’autres songes vers le réveil.

 Dans l'exercice ci-dessous, répondez au QCM à partir du coloriage effectué : laissez vos réponses dans un commentaire !

1.Quels sont les repères temporels dans ce texte ?

a) Les connecteurs : D’abord, ensuite, enfin,

b) La structure du poème incluant les connecteurs de temps, la ponctuation, la conjugaison,

c)  La conjugaison et l’opposition entre le temps du sommeil et le temps du réveil. 

2.Qu'est-ce qu'on peut dire du type de phrases utilisé par l'auteur ?

a) Phrases simples : description,

b) Phrases complexes comprenant des juxtaposés ou des coordonnées : organisation cohérente du récit,

c) Alternance de phrases simples et complexes : sorte de puzzle en cours de finition.

3. Quelles sont les fonctions des adjectifs qualificatifs ?

a) Épithète : fonction péjorative,

b) Attribut : fonction descriptive,

c) Apposées : mise en valeur.

 4. Pourquoi ce texte regorge-t-il d’éléments non personnalisables ?

a)  C’est un rêve confus et sombre,

b)  C’est un cauchemar,

c)   C’est un rêve victorieux.

5. Quelle est la principale opposition ?

a) Les sonorités et des sens : aspect fantastique,

b) Les personnages : aspect mythique,

c) Le début et la fin du poème  : ombre/lumière. 

6. Quels sont les sens convoqués ?

a) La vue, le toucher, l’ouïe : un rêve d’une sensualité morbide,

b) La vue, le toucher : un rêve sensuel,

c) Le toucher et l'ouïe : un rêve fantastique.

7. Quel effet donne la conjugaison ?

a) Une cohérence avec les temps ordonnés : effet de normalité,

b) Un malaise du fait de l’incohérence dans l’emploi des temps :  malaise, flou, 

c) Une incohérence avec les différents modes employés : effets d’activité nocturne avec beaucoup d’émotion (doute, réflexion).

8. Quel est le principal champ lexical ?

a) la religion,

b) la mort,

c) la nature.

9. Quelles sont les principales figures de style ?

a) les énumérations, les anaphores, les métaphores

b) les énumérations, les gradations, les anaphores,

c) les métonymies, les métaphores, les comparaisons,

10. Que trouve-t-on dans le texte sur le plan des sonorités ?

  a) des assonances,

  b) des allitérations en m/v/z,

 c) des allitérations en l/f/s/: certaine douceur paradoxale dans le texte montrant que c’est un rêve en opposition avec les allitérations en c/t/gu plus dures sur la mort.

11. Quels sont les registres du texte ?

a)  pathétique, tragique, fantastique,

b) tragique et fantastique,

c) fantastique, pathétique et lyrique.

11. Quelle est la meilleure problématique ?

  a) En quoi l’auteur nous invite-t-il à un mauvais rêve ?

  b) En quoi l’épigraphe rabelaisienne du texte nous fait entrer dans un univers fantastique ?

  c) Quelle est l’esthétique de l’auteur ?

Bonne chance !

Correction : 

1.Quels sont les repères temporels dans ce texte ?

a)    Les connecteurs : D’abord, ensuite, enfin,

b)  La structure du poème incluant les connecteurs de temps, la ponctuation, la conjugaison

c)    La conjugaison et l’opposition entre le temps du sommeil et le temps du réveil  

2.Qu'est-ce qu'on peut dire du type de phrases utilisé par l'auteur ?

a)    Phrases simples : description

b)    Phrases complexes comprenant des juxtaposés ou des coordonnées : organisation cohérente du récit

c)    Alternance de phrases simples et complexes : puzzle en cours de finition

3. Quelles sont les fonctions des adjectifs qualificatifs ?

a)    Épithète : fonction péjorative

b)    Attribut : fonction descriptive

c)    Apposées : mise en valeur

4. Pourquoi ce texte regorge-t-il d’éléments non personnalisables ?

a)    C’est un rêve confus et sombre,

b)    C’est un cauchemar,

c)    C’est un rêve victorieux  

5. Quelle est la principale opposition ?

a)    Les sonorités et des sens : aspect fantastique

b)    Les personnages : aspect mythique

c)    Le début et la fin du poème  : sombre/lumière

6. Quels sont les sens convoqués ?

a)    La vue, le toucher, l’ouïe : un rêve d’une sensualité morbide

b)    La vue, le toucher : un rêve sensuel

c)    Le toucher et l'ouïe : un rêve fantastique 

7. Quel effet donne la conjugaison ?

a)    Une cohérence avec les temps ordonnés : effet de normalité

b)   Un malaise du fait de l’incohérence dans l’emploi des temps : effet de malaise, de flou, 

c)   Une incohérence avec les différents modes employés : effets d’activité nocturne avec beaucoup d’émotion (doute, réflexion)

  8. Quel est le principal champ lexical ?

a)    la religion,

b)    la mort,

c)    la nature

9. Quelles sont les principales figures de style ?

a)     les énumérations, les anaphores, les métaphores

b)    les énumérations, les gradations, les anaphores,

c)    les métonymies, les métaphores, les comparaisons,

10.Que trouve-t-on dans le texte sur le plan des sonorités ?

1. des assonances
2. des allitérations en m/v/z
3. des allitérations en l/f/s/: certaine douceur paradoxale dans le texte montrant que c’est un rêve en opposition avec les allitérations en c/t/gu plus dures sur la mort

11. Quels sont les registres du texte ?

a)    pathétique, tragique, fantastique

b)    tragique et fantastique,

c)    fantastique, pathétique et lyrique

12. Quelle est la meilleure problématique ?

1. En quoi l’auteur nous invite-t-il à un mauvais rêve ?
2. En quoi l’épigraphe rabelaisienne du texte nous fait entrer dans un univers fantastique ?
3. quelle est l’esthétique de l’auteur ?