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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Bac 2024 : analyse "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée " (Musset)

Bac 2024 : Mettons en application, si vous le voulez bien, la to-do list du commentaire composé avec le sujet qui vient juste d'être donné dans un centre étranger. Il s'agit de l'analyse d'un extrait d'une pièce de théâtre, "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée", de Musset.

repères : temps des examens : sujet corrigé

Entraînement

Il vous est proposé cette semaine de vous entraîner au commentaire composé en vous fondant sur un sujet donné durant la session du bac 2024 dans un centre étranger. Il s'agit d'un extrait d'une pièce de théâtre "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée " de Musset.

Pour vous accompagner, la Gazette suit une méthode qu'elle va suivre avec vous comme dans les conditions d'examens.

Dans l'article précédent, une to-do list a été établie pour vous faciliter la tâche. Mettons-la en application, si vous le voulez bien.

BROUILLON

  1. Mettre d’abord son plan type CIIGARE sur son brouillon, en laissant beaucoup de place dans le tableau pour le compléter au fur et à mesure (rappel : 4 colonnes X 2 ) :

Titre I

Titre II

I.A Cadre spatio-temporel

 

II.A genre : originalité

I.B impressions

 

II.B Argumentation de l’auteur

I.C Les sens

 

II.C Registres du texte

  1. Bien lire le paratexte (texte introduisant le texte) en soulignant les mots clefs pour éviter les contresens et regardez la date de l’œuvre qui donne des indications sur le courant littéraire (siècle).

  • Le comte et la marquise se connaissent bien. Il est venu lui rendre visite, alors qu'elle attend des amis. Il a quelque chose à lui dire…: elle est chez elle et reçoit la visite du comte dans son intimité. Secret...
  • Alfred de Musset, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845) : 19e siècle : courant romantique.
  1. Bien lire le texte, surveillez-vous, évitez les contresens en vous posant des questions. Si vous n'y comprenez rien du tout, optez rapidement pour la dissertation, sauf si vous n'en avez jamais fait...

  2. Pour le 2A : se souvenir des éléments clés dans les fiches de révision fiche théâtre :

  • le lieu,les objets etc.

  • le jeu de scène avec les mouvements, le temps de parole

  1. Coloriez selon le code couleurs avec la méthode des  6  GROSSES CLEFS
    en pensant aux cases faciles du plan type : 1A et 1C et 2C.
    Attention : on ne fait pas un catalogue, on souligne l'étonnant, ce qui n’est pas normal=original
    .

Rappels’agit de colorier le texte sous six angles à l'aide du moyen mnémotechnique suivant :  

                               6           GROSSES                                      CLEFS

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

 

 

Le comte.

Vous riez de tout ; mais, sincèrement, serait-il possible que, depuis un an, vous voyant presque tous les jours, faite comme vous êtes, avec votre esprit, votre grâce et votre beauté

La marquise.

Mais mon Dieu ! c’est bien pis qu’une phrase, c’est une déclaration que vous me faites là. Avertissez au moins : est-ce une déclaration, ou un compliment de bonne année ?

Le comte.

Et si c’était une déclaration ?

La marquise.

Oh ! c’est que je n’en veux pas ce matin. Je vous ai dit que j’allais au bal, je suis exposée à en entendre ce soir ; ma santé ne me permet pas ces choses-là deux fois par jour.

Le comte.

En vérité, vous êtes décourageante, et je me réjouirai de bon cœur quand vous y serez prise à votre tour.

La marquise.

Moi aussi, je m’en réjouirai. Je vous jure qu’il y a des instants je donnerais de grosses sommes pour avoir seulement un petit chagrin. Tenez, j’étais comme cela pendant qu’on me coiffait, pas plus tard que tout à l’heure. Je poussais des soupirs à me fendre l’âme, de désespoir de ne penser à rien.

Le comte.

Raillez, raillez ! Vous y viendrez.

La marquise.

C’est bien possible ; nous sommes tous mortels. Si je suis raisonnable, à qui la faute ? Je vous assure que je ne me défends pas.

Le comte.

Vous ne voulez pas qu’on vous fasse la cour ?

La marquise.

Non. Je suis très bonne personne, mais quant à cela, c’est par trop bête. Dites-moi un peu, vous qui avez le sens commun, qu’est-ce que signifie cette chose-là : faire la cour à une femme ?

Le comte.

Cela signifie que cette femme vous plaît, et qu’on est bien aise de le lui dire.

La marquise.

À la bonne heure ; mais cette femme, cela lui plaît-il, à elle, de vous plaire ? Vous me trouvez jolie, je suppose, et cela vous amuse de m’en faire part. Eh bien, après ? Qu’est-ce que cela prouve ? Est-ce une raison pour que je vous aime ? J’imagine que, si quelqu’un me plaît, ce n’est pas parce que je suis jolie. Qu’y gagne-t-il à ces compliments ? La belle manière de se faire aimer que de venir se planter devant une femme avec un lorgnon, de la regarder des pieds à la tête, comme une poupée dans un étalage, et de lui dire bien agréablement : Madame, je vous trouve charmante ! Joignez à cela quelques phrases bien fades, un tour de valse et un bouquet, voilà pourtant ce qu’on appelle faire sa cour. Fi donc ! Comment un homme d’esprit peut-il prendre goût à ces niaiseries-là ? Cela me met en colère, quand j’y pense.

Le comte.

Il n’y a pourtant pas de quoi se fâcher.

La marquise.

Ma foi, si. Il faut supposer à une femme une tête bien vide et un grand fonds de sottise, pour se figurer qu’on la charme avec de pareils ingrédients. Croyez-vous que ce soit bien divertissant de passer sa vie au milieu d’un déluge de fadaises, et d’avoir du matin au soir les oreilles pleines de balivernes ? Il me semble, en vérité, que, si j’étais homme et si je voyais une jolie femme, je me dirais : Voilà une pauvre créature qui doit être bien assommée de compliments. Je l’épargnerais, j’aurais pitié d’elle, et, si je voulais essayer de lui plaire, je lui ferais l’honneur de lui parler d’autre chose que de son malheureux visage. Mais non, toujours : Vous êtes jolie, et puis : Vous êtes jolie, et encore jolie. Eh, mon Dieu ! on le sait bien. Voulez-vous que je vous dise ? vous autres hommes à la mode, vous n’êtes que des confiseurs déguisés.

Le comte.

Eh bien ! madame, vous êtes charmante, prenez-le comme vous voudrez.

On entend la sonnette.

On sonne de nouveau ; adieu, je me sauve.

Il se lève et ouvre la porte. " 

Alfred de Musset, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845)

 

 

  1. Gagnez des points sur la grammaire : ponctuation/sujet/cod/CCT, CCL, CCM/ propositions/ connecteurs logiques, (car, mais, parce que, puisque : cause) etc  (cf. Flash mémo grammaire):
  • Ponctuation variées?/!/… /:) = discussion animée entre les deux personnages avec des tournures expressives «oui/non/ma foi si» etc…: les deux personnages, probablement des amis, se connaissent bien et peuvent s’exprimer progressivement sans gêne. Inversion des sens avec les phrases interrogatives faisant office d’affirmation indirecte pour le comte (au début) et phrases rhétoriques et ironiques pour la marquise qui en emploie beaucoup.
  • Propositions indépendantes marquant la gêne du comte à avouer son amour. Propositions complexes pour la marquise qui lève immédiatement toute équivoque et lui administre une leçon cruelle de féminisme avec des phrases complexes (subordonnées relatives, conjonctives complétives et circonstancielles et des subordonnées interrogatives indirectes) : la marquise maîtrise parfaitement son sujet et le développe longuement sous différents angles. C’est elle qui détient le plus long temps de parole en gagnant la joute oratoire contre le comte.
  • Tournures négatives ou restrictives employées par la marquise et par le comte : mise en œuvre par les deux d’un jeu de séduction conduisant à l’échec de la déclaration d’amour et la victoire de la marquise.
  • Discours direct à 2 reprises de la marquise après les«:» pour illustrer le ridicule du séducteur: «Madame, je vous trouve charmante!»
  • Jeu de scène: assis/debout : celui qui se lève a perdu… « adieu, je me sauve » : il ne veut pas être vu : convention sociale dans l’aristocratie : réputation etc…
  1. Oppositions : c’est facile ! (flash mémo des oppositions)
  • Entre les deux pronoms personnels: je/vous.
  • Puis évolution avec les oppositions entre nous/on: tentative de généralisation de la discussion qui part de l’aveu impossible du comte à l’art de faire la cour avec homme/jolie femme.
  • entre elle qui est chez elle et l'homme qui vient chez elle et qui s'en va.
  1. Sens : (flash mémo des 5 sens ) :
  • Le sens de la vue: sens trompeur, celui de l’apparence, de la superficialité, d’un amour qui ne serait pas sincère,
  • L’ouïe: réception de la déclaration avec les verbes de parole «dire». Importance de la sonnerie qui clôt le débat sur la défaite du comte qui n’a pas réussi à convaincre de son amour la marquise.
  1. La conjugaison : (Flash mémo temps, modes, valeurs) :

4 modes : dire ses sentiments

  • Indicatif : avec les 3 temps (passé- présent-futur= cycle d’une vie. Valeur du présent : énonciation et vérité générale dans l’exposé de l’un et de l’autre. Valeur du futur : prédiction négative du comte pour cacher son dépit. Imparfait ayant une valeur descriptive.  
  • Conditionnel: le comte éprouve une difficulté à avouer son amour: recours au conditionnel: valeur de l’hypothèse. Tactique reprise par la marquise pour se moquer du comte.
  • Impératif par le comte qui est vexé et qui sous la valeur de conseil montre son dépit amoureux.
  • Subjonctif: le temps de la réflexion, de la spéculation intellectuelle, du renversement de perspective et donc à la base de l’art oratoire dans lequel excelle la marquise

 

  1. Champs lexicaux : attention ! ça rapporte peu de points, donc on y va vite : maximum 2 à placer souvent en 1B ou en 2C, à voir…
  • La séduction: bal, cour, compliment, bouquet, danse, mode: thème de l’amour dans ce texte et l’art de se révéler,
  • Temps : référence au jour, année, instant, de la vie  etc… pour évoquer l’importance du moment choisi et de l’importance de l’amour dans l’existence : exaltation de l’amour dans le romantisme.
  1. Figures de style : travaillez par boites (cf les 4 boites) et être capable de nommer les principales : énumération, métaphore, comparaison, litote etc... les placer toutes dans différentes parties de la copie (pas au même endroit svp)

Boite 1 //

Comparaison : comme une poupée dans un étalage : femme=chose inanimée dans le commerce

Métaphores : déluge de fadaises, oreilles pleines de balivernes, confiseurs déguisés. :  ironie de la marquise

Antiphrase : vous êtes charmante : faible répartie du comte dépité

Boite 3 (répétitions)

Répétitions : par la marquise pour se moquer. Vous êtes jolie, et encore jolie. Entre les 2 personnages pour montrer la tension amoureuse entre eux.

Énumérations au début : flatterie du comte

Féminisme de la marquise « quelques phrases bien fades, un tour de valse et un bouquet, voilà

 

Boite 2 (oppositions)

Antithèse : désespoir de ne penser à rien : ironie

 

Boite 4 (mise en valeur)

Euphémisme : « Chose-là » : ne pas nommer l’amour

Exagération : Je poussais des soupirs à me fendre l’âme : ironie, moquerie de la marquise

 

Il vous reste désormais à organiser vos sous-parties en logeant tous les éléments des  6 clefs dans vos sous-parties : n’hésitez pas à fractionner les couleurs qui peuvent se trouver dans plusieurs endroits du plan sans se répéter bien sûr : ex : la grammaire est dense pour pouvoir être découpée et insérée. Les figures de style doivent aussi être mentionnées dans tout votre devoir…

Repère à suivre : le plan et la problématique

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