Analyse-Livres & Culture pour tous
16 Mai 2024
Après l'analyse selon la méthode des 6 Grosses clefs, il sera question d'utiliser les éléments recherchés dans le plan type, CIIGARE pour le commentaire composé. Qu'est-ce que signifie cet acronyme ? Reprenons : C comme cadre spatio-temporel, I comme intérêt flagrant du texte, I comme les impressions découlant du texte (1ère partie) puis G comme genre littéraire auquel le texte appartient, A comme l'argumentation développée par l'auteur puis RE comme les registres du passage (2e partie). Appliquons ensemble ces points dans notre entraînement fondé sur un extrait du chapitre 7 de Nana de Zola.
repères : temps des examens : exercices
Retrouvez le flash mémo pour tout comprendre sur la méthode : il s’agit de colorier le texte de six manières à l'aide du moyen mnémotechnique des 6 Grosses clefs. L'entraînement est décomposé en 7 étapes pour que vous puissiez suivre pas à pas la méthode :
Nous voici au moment de l'élaboration du plan : il s'agit de ranger les éléments analysés à partir des clefs dans un plan en 2 parties X 3 sous-parties = 6 couleurs. Le compte est bon avec les 6 Grosses clefs.
La particularité du plan CIIGARE est de vous permettre de loger vos couleurs dans la "bonne" case, ce qui constitue un gain de temps énorme.
Voici le tableau "vide" que vous devez remplir selon l'acronyme CII/GARE
Vous trouverez en détail les 6 sous-parties :
A/ C Pour Cadre Spatio-Temporel : Dans un texte, vous avez très souvent des éléments relatifs à l'espace et au temps. grammaire conjugaison |
A/ G comme genre : Qu'est-ce qu'un genre ? Vous devez chercher la catégorie à laquelle appartient le texte et l'originalité dans son genre : grammaire figures de style |
B/ I pour intérêt majeur du texte : L'interrogation que l'on doit se poser. Qu'est-ce qui rend ce texte original ? C'est à dire différent d'un autre. grammaire oppositions Champ lexical |
B/A comme analyse de l'argumentation de l'auteur : Tout texte vise à dire quelque chose sinon il n'aurait pas lieu d'exister.
C'est le moment de lire entre les lignes et de se demander pour qui ou contre qui/quoi ce texte est-il écrit. figures de style
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C/ I pour impressions laissées aux lecteurs Après avoir souligné l'intérêt, il reste à montrer les impressions rendues les 5 sens |
C/ Re comme Registre : Qu'est-ce qu'un registre ? C'est son classement en fonction des émotions suscitées : pathétique, lyrique, tragique etc... figures de style grammaire |
Il vous est proposé de vous exercer avec les étiquettes dans le désordre que vous devez remettre dans le bon ordre selon le plan CII/GARE. Vous êtes prêts ?
Dans le texte, les cinq sens sont abordés : Le premier sens qui domine reste la vue « les yeux », « il vit » « il la regardait », ce qui est conforme à la vision de Muffat sur Nana et de Nana sur elle-même. L’auteur a instillé d’autre sens dans le texte, lui conférant une richesse d’évocation. Ainsi dans un ordre logique, c’est le toucher qui suit puisque Nana procédé a une palpation de son corps qu’elle aime. On a aussi l’ouïe avec « le frémissement continu » c’est-à-dire un bruit sourd que l’on perçoit à peine. L’auteur rompt avec cette vision idyllique avec l’odorat qui renvoie à un sentiment détestable avec « ordures », « tout allait pourrir en lui ». On a aussi le gout dans son aspect désagréable « il tachait de s’emplir de dégoût ». On assiste donc à un spectacle d’une femme fascinante et provoquante. |
Nana peut procéder à son examen sous tous les angles : Nana à sa toilette permet de la voir sous deux manières, de face et de dos, l’opposition de haut en bas « cou » au « genou », puis les mouvements plus rapides de gauche à droite lorsqu’elle effectue une rotation. Nana se sait observée par son amant, entièrement plongée dans son image « ça la surprenait toujours de se voir ». Nana étudie ses poses « elle ouvrit les bras pour développer son torse de Venus grasse » , elle devient une sorte d’actrice « elle ploya la taille ». Le lexique du jeu et de l’amusement rappelle tout au long du texte que Nana est une femme-enfant. Effet accentué par des verbes pronominaux qui soulignent une action réfléchie et donc son auto-centrisme. Par ailleurs, » le ravissement d’elle-même » peut rappeler Narcisse prisonnier et victime de sa propre image.
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Dans une chambre : deux personnages sont au centre de la scène, Nana, une jeune femme, avec l’emploi du pronom ELLE et un homme qui l’observe « Muffat » « IL ». Valeur du temps : - lenteur avec une longue scène descriptive s’effectuant par le jeu de l’alternance de propositions simples « Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même » avec des propositions complexes « il voyait en raccourci ses yeux demi-clos, sa bouche entr’ouverte , son visage noyé d’un rire amoureux ; et par derrière, son chignon de cheveux jaunes dénoué lui couvrait le dos d’un poil de lionne ». Cela donne un rythme lent à la vision qui couvre le corps et l’attitude de Nana. -l’emploi de deux temps classiques : l’imparfait. Le rythme du mouvement fait basculer l’action au passé simple, « lentement elle ouvrit les bras pour développer son torse de Venus grasse, elle ploya la taille », puis le participe présent « s’arrêtant ».
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Nana cherche à provoquer Muffat par son rapport au corps, la palpation de son corps et sa danse frénétique « d’une almée dansant la danse du ventre ». L’emploi de l’oxymore « curiosités vicieuses » exprime le fait que Muffat soit choqué. Muffat se retrouve aliéné entre le désir « gâté jusqu’aux moelles », et le dégoût « il tachait de s’emplir du dégout de sa nudité ».
Le pouvoir de séduction de cette femme est bien réel et a un fort impact. Cet impact est de plus en plus fort, on voit la perte de contrôle des gestes quand « le journal était tombé de ses mains ». Cette dernière image accentue l’intensité de cet envoûtement. Le personnage masculin finit par être sous emprise pulsionnelle, il perd tout contrôle rationnel de lui-même, définitivement. |
Registre dramatique : Après son charme et sa danse érotique, Nana est désormais inquiétante, terrifiante même. On retrouve alors la figure de la femme fatale. Nana suscite la peur de Muffat
Registre tragique : « tout allait pourrir en lui », « lui empoisonné » « sa famille détruite ». L’homme est dépassé par le spectacle, car il peine à nommer les choses « c’était cela », « tout allait pourrir ». Mais c’est avant tout à son propre dégoût que cela le renvoie puisqu’ « il se méprisait |
L’auteur privilégie le point de vue interne de Muffat puisque tout se déroule principalement dans sa tête « Alors, il leva les yeux. ». L’auteur propose une description minutieuse qui s’effectue par le regard de Muffat. Le regard posé par Muffat s’effectue dans l’extrême détail : fascination de Muffat vis-à-vis de la jeune femme. La description comporte aussi des connecteurs logiques « alors » « et » « puis ». On est dans l’addition des détails que consigne Muffat. Le narrateur met en valeur cet aspect : « le singulier jeu de se balancer », « drôle », « amusée », « rire amoureux », « en riant à l’autre Nana ». Les actions révèlent une Nana qui se montre et suscite volontairement le désir charnel de Muffat sans oublier le sien. |
Voici donc la correction
Une scène intime Deux personnages sont au centre d’une chambre : Nana, une jeune femme, avec l’emploi du pronom ELLE et un homme qui l’observe « Muffat » « IL ». Valeur du temps : - lenteur avec une longue scène descriptive s’effectuant par le jeu de l’alternance de propositions simples « Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même » avec des propositions complexes « il voyait en raccourci ses yeux demi-clos, sa bouche entr’ouverte , son visage noyé d’un rire amoureux ; et par derrière, son chignon de cheveux jaunes dénoué lui couvrait le dos d’un poil de lionne ». Cela donne un rythme lent à la vision qui couvre le corps et l’attitude de Nana. -l’emploi de deux temps classiques : l’imparfait. Le rythme du mouvement fait basculer l’action au passé simple, « lentement elle ouvrit les bras pour développer son torse de Venus grasse, elle ploya la taille », puis le participe présent « s’arrêtant ».
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Fascination interne
L’auteur privilégie le point de vue interne de Muffat puisque tout se déroule principalement dans sa tête « Alors, il leva les yeux. ». L’auteur propose une description minutieuse qui s’effectue par le regard de Muffat. Le regard posé par Muffat s’effectue dans l’extrême détail : fascination de Muffat vis-à-vis de la jeune femme. La description comporte aussi des connecteurs logiques « alors » « et » « puis ». On est dans l’addition des détails que consigne Muffat. Le narrateur met en valeur cet aspect : « le singulier jeu de se balancer », « drôle », « amusée », « rire amoureux », « en riant à l’autre Nana ». Les actions révèlent une Nana qui se montre et suscite volontairement le désir charnel de Muffat sans oublier le sien.
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Jeu du miroir : Nana peut procéder à son examen sous tous les angles : Nana à sa toilette permet de la voir sous deux manières, de face et de dos, l’opposition de haut en bas « cou » au « genou », puis les mouvements plus rapides de gauche à droite lorsqu’elle effectue une rotation. Nana se sait observée par son amant, entièrement plongée dans son image « ça la surprenait toujours de se voir ». Nana étudie ses poses « elle ouvrit les bras pour développer son torse de Venus grasse » , elle devient une sorte d’actrice « elle ploya la taille ». Le lexique du jeu et de l’amusement rappelle tout au long du texte que Nana est une femme-enfant. Effet accentué par des verbes pronominaux qui soulignent une action réfléchie et donc son auto-centrisme. Par ailleurs, » le ravissement d’elle-même » peut rappeler Narcisse prisonnier et victime de sa propre image.
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Un homme sous emprise Nana cherche à provoquer Muffat par son rapport au corps, la palpation de son corps et sa danse frénétique « d’une almée dansant la danse du ventre ». L’emploi de l’oxymore « curiosités vicieuses » exprime le fait que Muffat soit choqué. Muffat se retrouve aliéné entre le désir « gâté jusqu’aux moelles », et le dégoût « il tachait de s’emplir du dégout de sa nudité ».
Le pouvoir de séduction de cette femme est bien réel et a un fort impact. Cet impact est de plus en plus fort, on voit la perte de contrôle des gestes quand « le journal était tombé de ses mains ». Cette dernière image accentue l’intensité de cet envoûtement. Le personnage masculin finit par être sous emprise pulsionnelle, il perd tout contrôle rationnel de lui-même, définitivement.
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Analyse d’un corps : Dans le texte, les cinq sens sont abordés : Le premier sens qui domine reste la vue « les yeux », « il vit » « il la regardait », ce qui est conforme à la vision de Muffat sur Nana et de Nana sur elle-même. L’auteur a instillé d’autre sens dans le texte, lui conférant une richesse d’évocation. Ainsi dans un ordre logique, c’est le toucher qui suit puisque Nana procédé a une palpation de son corps qu’elle aime. On a aussi l’ouïe avec « le frémissement continu » c’est-à-dire un bruit sourd que l’on perçoit à peine. L’auteur rompt avec cette vision idyllique avec l’odorat qui renvoie à un sentiment détestable avec « ordures », « tout allait pourrir en lui ». On a aussi le gout dans son aspect désagréable « il tachait de s’emplir de dégoût ». On assiste donc à un spectacle d’une femme fascinante et provoquante. |
Une femme fatale : Registre dramatique : Après son charme et sa danse érotique, Nana est désormais inquiétante, terrifiante même. On retrouve alors la figure de la femme fatale. Nana suscite la peur de Muffat
Registre tragique : « tout allait pourrir en lui », « lui empoisonné » « sa famille détruite ». L’homme est dépassé par le spectacle, car il peine à nommer les choses « c’était cela », « tout allait pourrir ». Mais c’est avant tout à son propre dégoût que cela le renvoie puisqu’ « il se méprisait |
Il nous reste à trouver le titre de la première partie et de la seconde partie à partir des sous-titres déjà trouvés, puis la problématique à partir des titres principaux. Ce travail à l'envers permet d'éviter le hors-sujet.
Cela donne :
1/ Spectacle dans une chambre ….
2/ Une attraction fatale
Problématique :
Quelle vision l’auteur propose-t-il de la femme ?