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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Analyse des sens dans "Nana"de Zola

Poursuivons notre entraînement intensif au commentaire composé avec un extrait du chapitre 7 de ce célèbre roman de Zola. Cette opération "Nana" nous oblige à utiliser la méthode des 6 Grosses clefs débouchant, elle-même, sur l'utilisation d'un plan type, CIIGARE, qui vous fera gagner du temps. Aujourd'hui, voyons les cinq sens qui donnent à votre analyse une originalité certaine.

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Manet, Devant le miroir, Guggenheim NY (1876)

repères : temps des examens : exercices

Analyse

Retrouvez le flash mémo pour tout comprendre sur la méthode :  il s’agit de colorier le texte de six manières à l'aide du moyen mnémotechnique des 6 Grosses clefs. L'entraînement est décomposé en 7 étapes pour que vous puissiez suivre pas à pas la méthode :

Rappel : vous ne devez faire en aucun cas un catalogue, ce qui vous oblige à colorier l'essentiel : je vous rappelle que vous devez donc rechercher ce qui change et ce qui surprend (original). Voici donc la correction de la 3e partie consacrée aux cinq sens  (vue, ouïe, odorat, toucher, goût etc...)

Coloriage

 

Alors, il leva les yeux. Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même. Elle pliait le cou, regardant avec attention dans la glace un petit signe brun qu’elle avait au-dessus de la hanche droite ; et elle le touchait du bout du doigt, elle le faisait saillir en se renversant davantage, le trouvant sans doute drôle et joli, à cette place. Puis, elle étudia d’autres parties de son corps, amusée, reprise de ses curiosités vicieuses d’enfant. Ça la surprenait toujours de se voir ; elle avait l’air étonné et séduit d’une jeune fille qui découvre sa puberté. Lentement, elle ouvrit les bras pour développer son torse de Vénus grasse, elle ploya la taille, s’examinant de dos et de face, s’arrêtant au profil de sa gorge, aux rondeurs fuyantes de ses cuisses. Et elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer, à droite, à gauche, les genoux écartés, la taille roulant sur les reins, avec le frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre.

Muffat la contemplait. Elle lui faisait peur. Le journal était tombé de ses mains. Dans cette minute de vision nette, il se méprisait. C’était cela : en trois mois, elle avait corrompu sa vie, il se sentait déjà gâté jusqu’aux moelles par des ordures qu’il n’aurait pas soupçonnées. Tout allait pourrir en lui, à cette heure. Il eut un instant conscience des accidents du mal, il vit la désorganisation apportée par ce ferment, lui empoisonné, sa famille détruite, un coin de société qui craquait et s’effondrait. Et, ne pouvant détourner les yeux, il la regardait fixement, il tâchait de s’emplir du dégoût de sa nudité.

Nana ne bougea plus. Un bras derrière la nuque, une main prise dans l’autre, elle renversait la tête, les coudes écartés. Il voyait en raccourci ses yeux demi-clos, sa bouche entr’ouverte, son visage noyé d’un rire amoureux ; et, par derrière, son chignon de cheveux jaunes dénoué lui couvrait le dos d’un poil de lionne. Ployée et le flanc tendu, elle montrait les reins solides, la gorge dure d’une guerrière, aux muscles forts sous le grain satiné de la peau. Une ligne fine, à peine ondée par l’épaule et la hanche, filait d’un de ses coudes à son pied.

Explications

Les 5 sens sont convoqués dans cette scène, ce qui constitue une originalité à souligner.

Le premier sens qui domine reste la vue, « les yeux… regardant » ce qui est conforme à la vision de Muffat sur Nana et de Nana sur elle-même.

L’auteur a instillé d’autres sens dans cette scène, lui conférant une richesse d’évocation. Ainsi dans un ordre logique, c’est le toucher qui suit puisque Nana procède à une palpation de son corps qu’elle aime.

On a aussi l’ouïe avec « le frémissement continu », c’est-à-dire un bruit sourd que l’on perçoit à peine.

L’auteur rompt avec cette vision idyllique avec l’odorat qui renvoie à un sentiment détestable avec « ordures » « Tout allait pourrir en lui ».

Dans ce paragraphe, on a aussi le goût dans son aspect désagréable « il tâchait de s’emplir du dégoût »

On assiste donc à un spectacle d’une femme fascinante et provocante.

Exercice

Il vous  reste à travailler la 4 étape, celle consacrée à la conjugaison selon le tableau explicatif suivant : recherchez les modes et les temps des verbes : 

 

MODES ET TEMPS DE CONJUGAISON :

ce que je vois

ce que cela signifie

Subjonctif :

Indic+subj :

ex : Je veux qu’elle vienne

réflexion, 

doute, 

argumentation,

aspect précieux, sentencieux, doctoral, ennuyeux etc…

Conditionnel : ex :

si je pars, tu pleureras

si j’étais venue, il n’en serait pas là

hypothèse 

plus ou moins réalisable

Indicatif : 

8 temps simples et composés (passé/présent/futur)

 

Passé

imparfait 

 

passé simple 

 

Présent 

 

 

 

Futur 

mode usuel,

indication, observation, constatation,

temps du récit achevé, réfléchi, remémoration, regret, deuil, exploit, héroïsme ….

habitude, description, actions longues du récit),

action soudaine, action courte

 

temps de l’immédiateté, de la réalité sur l’instant ou de tout temps,

énonciation, habitude, vérité générale

 

 

prédiction, espoir, projet,

impératif : 

Laissez-moi !

Viens me parler !

2 valeurs

ordre

conseil

 

repère à suivre : la conjugaison

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