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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Les réponses au quiz sur les 5 sens dans un Cœur simple (Flaubert)

Voici les réponses au quiz portant sur l'analyse des 5 sens dans l'incipit d'un Cœur simple de Flaubert avec la  méthode des GROSSES CLEFS : explications concrètes...

repère : bac : méthode des GROSSES CLEFS©

Les sens

Dans l’article précédent, nous vous avons proposé d'effectuer la troisième étape de  la méthode des GROSSES CLEFS, avec l'incipit d'un Cœur simple de Flaubert :

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

Vous avez reçu les recommandations utiles pour colorier les points significatifs concernant les cinq sens. Vous devez avoir maintenant réalisé le quiz.

Vérifiez votre analyse avec le texte corrigé suivi des réponses  :

Analyse

Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l’Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité.

Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, — qui cependant n’était pas une personne agréable.

Elle avait épousé un beau garçon sans fortune, mort au commencement de 1809, en lui laissant deux enfants très jeunes avec une quantité de dettes. Alors, elle vendit ses immeubles, sauf la ferme de Toucques et la ferme de Geffosses, dont les rentes montaient à 5,000 francs tout au plus, et elle quitta sa maison de Saint-Melaine pour en habiter une autre moins dispendieuse, ayant appartenu à ses ancêtres et placée derrière les halles.

Cette maison, revêtue d’ardoises, se trouvait entre un passage et une ruelle aboutissant à la rivière. Elle avait intérieurement des différences de niveau qui faisaient trébucher. Un vestibule étroit séparait la cuisine de la salle où Mme Aubain se tenait tout le long du jour, assise près de la croisée dans un fauteuil de paille. Contre le lambris, peint en blanc, s’alignaient huit chaises d’acajou. Un vieux piano supportait, sous un baromètre, un tas pyramidal de boîtes et de cartons. Deux bergères de tapisserie flanquaient la cheminée en marbre jaune et de style Louis XV. La pendule, au milieu, représentait un temple de Vesta, — et tout l’appartement sentait un peu le moisi, car le plancher était plus bas que le jardin.

Au premier étage, il y avait d’abord la chambre de « Madame », très grande, tendue d’un papier à fleurs pâles, et contenant le portrait de « Monsieur » en costume de muscadin. Elle communiquait avec une chambre plus petite, où l’on voyait deux couchettes d’enfants, sans matelas. Puis venait le salon, toujours fermé, et rempli de meubles recouverts d’un drap. Ensuite un corridor menait à un cabinet d’étude ; des livres et des paperasses garnissaient les rayons d’une bibliothèque entourant de ses trois côtés un large bureau de bois noir. Les deux panneaux en retour disparaissaient sous des dessins à la plume, des paysages à la gouache et des gravures d’Audran, souvenirs d’un temps meilleur et d’un luxe évanoui. Une lucarne, au second étage, éclairait la chambre de Félicité, ayant vue sur les prairies.

Elle se levait dès l’aube, pour ne pas manquer la messe, et travaillait jusqu’au soir sans interruption ; puis le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s’endormait devant l’âtre, son rosaire à la main. Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d’entêtement. Quant à la propreté, le poli de ses casseroles faisait le désespoir des autres servantes. Économe, elle mangeait avec lenteur, et recueillait du doigt sur la table les miettes de son pain, — un pain de douze livres, cuit exprès pour elle, et qui durait vingt jours.

En toute saison elle portait un mouchoir d’indienne fixé dans le dos par une épingle, un bonnet lui cachant les cheveux, des bas gris, un jupon rouge, et par-dessus sa camisole un tablier à bavette, comme les infirmières d’hôpital.

Son visage était maigre et sa voix aiguë. À vingt-cinq ans, on lui en donnait quarante ; dès la cinquantaine, elle ne marqua plus aucun âge ; — et, toujours silencieuse, la taille droite et les gestes mesurés, semblait une femme en bois, fonctionnant d’une manière automatique.

Flaubert, Un Cœur simple

Réponses

1. Quels sont les sens qui sont présents dans le texte ?

  1. La vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat, le goût
  2. La vue, le toucher, l’odorat,
  3. La vue, le toucher, l’ouïe, le goût

2. Quel (s) est (sont) le (s)sens le(s) plus utilisé (s) ?

  1. La vue, (13 mentions)
  2. Le toucher, (6 mentions)
  3. La vue et le toucher à égalité.

3. Quelles sont les intentions de Flaubert concernant le toucher ?

  1. Il souligne la force de Félicité, (oui mais pas seulement)
  2. Il souligne l’effacement de la femme en Félicité,
  3. Il souligne la réification de Félicité devenue machine. (Oui, mais cette illustration sert à la situer et à nous dire qu'elle s'est effacée du monde)

4. Quelles sont les intentions de Flaubert concernant la vue ?

  1. Il peint objectivement un décor 
  2. Il peint un décor volontairement défraîchi, (oui, mais pas seulement)
  3. Il peint un décor opposé (lumière/ombre)

5. Quel est le sens qui marque l’isolement dans ce texte ?

  1. L’ouïe, le silence s'est abattu sur cette maison dans laquelle presque personne ne vient.
  2. La vue,
  3. Le toucher.

6. Quel est le rôle du pain et quel est le sens convoqué ?

  1. La vue pour marquer l’avarice au logis,
  2. Le goût pour marquer l’avarice au logis, "manger" :  Félicité mange ainsi du pain dur qui n'a plus de goût
  3. Le toucher pour marquer l’avarice au logis,

7. Quelles sont les intentions de Flaubert concernant la combinaison des sens dans le texte ?

  1. Il fait régner l’ennui au logis, (oui, mais pas seulement)
  2. Il fait régner le vide au logis, (la vie s'est arrêtée dans cette maison)
  3. Il fait régner l’avarice au logis (oui, mais pas seulement)

 

repère à suivre : la conjugaison dans l'incipit de Flaubert

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