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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

MOOC : incipit d'un "Cœur simple" (Flaubert) : les figures de style

MOOC : L'entraînement à  la méthode des  6 GROSSES CLEFS pour la préparation au bac de français touche à sa fin avec cette dernière étape : les figures de style à rechercher dans l'incipit d'un Cœur simple de Flaubert. C'est en réalité le style au sens large de l’auteur qui est à analyser. Pour ne plus être condamnés à survoler le texte, vous devez au préalable faire le point sur vos connaissances : la nature du texte, son genre littéraire, le discours et les points de vue, les figures de style proprement dite et enfin les registres littéraires. La Gazette vous aide avec ses fiches...

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repères : bac : méthode des GROSSES CLEFS©

MOOC

Entraînez-vous à la méthode des  6 GROSSES CLEFS avec l'incipit d'un Cœur simple de Flaubert :

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

 

Figures de style

L’étude de cette dernière clé est la plus importante, de votre copie. C’est elle qui vous permet de gagner le maximum de points au bac.

C’est aussi la plus difficile : on paraphrase souvent ; on ne comprend pas toujours les intentions de l'auteur avec l'emploi de telle ou telle figure de style. On est vite perdu.

Mais attention, on pourrait être tenté de faire un catalogue des procédés stylistiques, mais cela n’apporte rien à l’analyse si l’on ne dit pas chaque fois le but poursuivi dans l’auteur. On rappelle qu'il faut lier le "comment c’est dit" au "pourquoi c’est dit" : c’est ce que nous avons cherché à faire dans toutes les étapes de la méthode. Dans la dernière, ce point est clairement incontournable…

Définition

Qu'entend-on par figures de style ? Des procédés stylistiques au nom impossible à retenir ?

Si le découragement est facile, la tentation de survoler le texte l'est tout autant : on peut choisir par facilité la paraphrase ou de rester en surface au risque de faire un contresens (etc…) tout ceci est humain, mais ce n'est pas une fatalité !

Soyons logiques et rationnels, c'est ce que la méthode- qui n'a rien de poétique- vous propose.

Reprenons tout, si vous le bien, par le commencement : laissez-vous guider sans peine.

Dans cette recherche des figures de style, c’est en réalité le style au sens large de l’auteur qui est passé au peigne fin (métaphore !).

Révisions

Cette recherche englobe les points suivants que je vous engage fortement à revoir avant de procéder au coloriage en violet des termes.

Retrouvez les synthèses faites par la Gazette, elles vous sauveront la mise :

  • La nature du texte, 
  • Le genre littéraire du texte,
  • Le(s) discours adopté(s),
  • Les figures de style,
  • Les registres littéraires 

La nature du texte

Vous devez regarder ce qui est écrit dans le paratexte ; trop d'élèves ne s'en servent pas : cela vous donne pourtant des informations capitales que vous exploiterez utilement dans l'introduction. Mais le paratexte vous renseigne sur ce qu'est ce texte et cela vous permettra de démarrer pour en chercher son originalité. Regardez l'exemple proposé ci-dessous.

Le genre littéraire

Même remarque que précédemment : regardez ce qui est écrit dans le paratexte (roman, théâtre etc...)

Retrouvez le tableau des genres littéraire à ne plus confondre avec les registres...

Le discours 

C'est incontournable pour une œuvre littéraire : attention aux différentes prises de paroles cachées.

Reprenez les types de discours et la focalisation à revoir avec la fiche synthèse faite pour vous aider.

Les figures de style 

Au lieu de les apprendre par cœur et de les oublier immédiatement après, travaillez par boites (cela permet de repérer les intentions majeures de l’écrivain). La Gazette a réuni sous 4 boites les principales figures de style.

Les registres littéraires

Ce sont les sentiments suscités par le style. Retrouvez le tableau des registres littéraire à ne plus confondre avec les genres...

durée des révisions : 15 minutes au minimum pour ne plus jamais avoir à y revenir : cela vaut le coup (une bonne fois pour toutes !)

Dans l'article suivant, vous trouverez un quiz pour vous guider à repérer les éléments importants : d'ores et déjà, regardez ce qu'est un paratexte.

Paratexte : 

 “Un coeur simple”est un conte écrit par Gustave Flaubert dans la dernière partie de sa vie alors qu’il s’est illustré dans le roman réaliste. Puisant dans ses souvenirs d’enfance, l’auteur situe l’action en Normandie, au XIXème siècle dans le monde ouvrier et paysan. Il met en scène l’existence tragique de Félicité, jeune fille de dix-huit ans, trahie par son fiancé et qui trouve un emploi en tant que servante dans une maison bourgeoise. Dans cet incipit, la servante est présentée dans ses activités quotidiennes

Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l’Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité.

Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, — qui cependant n’était pas une personne agréable.

Elle avait épousé un beau garçon sans fortune, mort au commencement de 1809, en lui laissant deux enfants très jeunes avec une quantité de dettes. Alors, elle vendit ses immeubles, sauf la ferme de Toucques et la ferme de Geffosses, dont les rentes montaient à 5,000 francs tout au plus, et elle quitta sa maison de Saint-Melaine pour en habiter une autre moins dispendieuse, ayant appartenu à ses ancêtres et placée derrière les halles.

Cette maison, revêtue d’ardoises, se trouvait entre un passage et une ruelle aboutissant à la rivière. Elle avait intérieurement des différences de niveau qui faisaient trébucher. Un vestibule étroit séparait la cuisine de la salle où Mme Aubain se tenait tout le long du jour, assise près de la croisée dans un fauteuil de paille. Contre le lambris, peint en blanc, s’alignaient huit chaises d’acajou. Un vieux piano supportait, sous un baromètre, un tas pyramidal de boîtes et de cartons. Deux bergères de tapisserie flanquaient la cheminée en marbre jaune et de style Louis XV. La pendule, au milieu, représentait un temple de Vesta, — et tout l’appartement sentait un peu le moisi, car le plancher était plus bas que le jardin.

Au premier étage, il y avait d’abord la chambre de « Madame », très grande, tendue d’un papier à fleurs pâles, et contenant le portrait de « Monsieur » en costume de muscadin. Elle communiquait avec une chambre plus petite, où l’on voyait deux couchettes d’enfants, sans matelas. Puis venait le salon, toujours fermé, et rempli de meubles recouverts d’un drap. Ensuite un corridor menait à un cabinet d’étude ; des livres et des paperasses garnissaient les rayons d’une bibliothèque entourant de ses trois côtés un large bureau de bois noir. Les deux panneaux en retour disparaissaient sous des dessins à la plume, des paysages à la gouache et des gravures d’Audran, souvenirs d’un temps meilleur et d’un luxe évanoui. Une lucarne, au second étage, éclairait la chambre de Félicité, ayant vue sur les prairies.

Elle se levait dès l’aube, pour ne pas manquer la messe, et travaillait jusqu’au soir sans interruption ; puis le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s’endormait devant l’âtre, son rosaire à la main. Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d’entêtement. Quant à la propreté, le poli de ses casseroles faisait le désespoir des autres servantes. Économe, elle mangeait avec lenteur, et recueillait du doigt sur la table les miettes de son pain, — un pain de douze livres, cuit exprès pour elle, et qui durait vingt jours.

En toute saison elle portait un mouchoir d’indienne fixé dans le dos par une épingle, un bonnet lui cachant les cheveux, des bas gris, un jupon rouge, et par-dessus sa camisole un tablier à bavette, comme les infirmières d’hôpital.

Son visage était maigre et sa voix aiguë. À vingt-cinq ans, on lui en donnait quarante ; dès la cinquantaine, elle ne marqua plus aucun âge ; — et, toujours silencieuse, la taille droite et les gestes mesurés, semblait une femme en bois, fonctionnant d’une manière automatique.

Flaubert, un Cœur simple (1877)

 

repère à suivre : le quiz

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