26 Janvier 2023
Balzac a puisé dans sa propre histoire pour décrire l’enfance, l’adolescence (années au collège) et les débuts professionnels de Raphaël de Valentin, son double romanesque. Il a également été influencé par l’obsession paternelle concernant la longévité de l’existence. Cette question sert de fondement à la théorie de la volonté, cette fois, œuvre de jeunesse de l’écrivain reprise dans la Peau de chagrin.
repère : “la peau de chagrin” de Balzac : Comédie Humaine
La Peau de Chagrin est un roman qui revêt une grande importance aux yeux de Balzac du point de vue de son caractère autobiographique. Le personnage principal, Raphaël de Valentin, est vu comme le “double” de l’écrivain.
On estime ainsi que Balzac a puisé dans sa propre histoire pour évoquer l’enfance et la jeunesse (années au collège) du héros. Son rapport au père est directement inspiré de ce qu’il a lui-même connu, tout comme sa vie d’étudiant dans sa mansarde parisienne et son travail dans une étude d’avoué.
Il a retranscrit également sa vie professionnelle avec ses débuts difficiles et le journalisme "alimentaire" qui lui a permis de subsister.
S’agissant du roman de l’énergie, Balzac a utilisé un élément autobiographique déterminant : le traité de la volonté.
Au collège de Vendôme, où il a été pensionnaire, Balzac a rédigé un traité de la volonté qui n’a jamais été retrouvé. Nul ne connaît donc son contenu. On devine juste qu’il s’agit d’un traité sur l’anatomie et sur les fonctions des organes et des tissus du corps. Un ouvrage matérialiste en somme.
On sait aussi que Balzac a été influencé par son père ; ce dernier entretenait un rapport singulier avec la mort : il s'exerçait, en effet, par différents moyens à vivre plus longtemps. Cette question du temps qui passe, de la longévité de l’homme est devenue une obsession pour l’auteur qui l'insère dans plusieurs ouvrages de la Comédie humaine
Dans la 2e partie de la Peau de chagrin, l’écrivain évoque la rédaction d'un livre qui n’a pas encore de nom, ni d’objet. Il possède seulement une fonction de reconnaissance sociale :
“Voici mon plan. Mes onze cents francs devaient suffire à ma vie pendant trois ans ; je m’accordais ce temps pour mettre au jour un ouvrage qui pût attirer l’attention publique sur moi, me faire une fortune ou un nom.”
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Peau_de_chagrin/1855/Chapitre_2
Il faut attendre les pages suivantes pour découvrir l’existence de deux livres, l’un, une comédie, “une véritable niaiserie d’enfant", et l’autre, un traité dont on connaît enfin le nom :
“Toi seul admiras ma Théorie de la volonté, ce long ouvrage pour lequel j’avais appris les langues orientales, l’anatomie, la physiologie, auquel j’avais consacré la plus grande partie de mon temps ; œuvre qui, si je ne me trompe, complétera les travaux de Mesmer, de Lavater, de Gall, de Bichat, en ouvrant une nouvelle route à la science humaine.”
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Peau_de_chagrin/1855/Chapitre_2
Dans son roman le plus autobiographique, Louis Lambert, il reprend la théorie de la volonté en l’étoffant davantage.
Nous verrons plus précisément l’approche énergétique de ce traité.
repère à suivre : présentation de la Peau de chagrin