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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Une méthode pour analyser un poème en vers au bac

 

Pour vous aider durant les épreuves du bac, il vous est proposé de découvrir la fiche méthode d'analyse. Pour cela, vous avez besoin de retenir un acronyme  SPRR : Strophe - Pieds - Rime - Rythme. On vous explique les effets recherchés afin que cette étude ne soit plus un problème pour vous...

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repères : thème des examens : le commentaire

Il vous est proposé de découvrir la fiche méthode pour analyser un poème avant de revenir à la méthode applicable à tout texte pour compléter votre analyse et au plan type CIIGARE. 

Il vous est loisible de la découvrir en partant du général (le visuel) vers le particulier (le fond). Comme d’habitude, il sera question d’utiliser un acronyme facile à retenir, SPRR. Cela ne prend que quelques minutes, indispensables pour gagner des points...

SPRR

Dans un commentaire composé, vous savez qu'il n’est pas question de dresser un inventaire des figures de style ou des procédés utilisés.

Vous devez comprendre ce que le texte veut dire en relevant la manière dont c’est dit (le comment) afin d’expliquer les intentions de l'auteur (le pourquoi).

C’est ainsi que l’on peut être particulièrement démuni devant un poème dont le genre littéraire peut dérouter. C’est pourquoi, vous pourrez vous appuyer sur l’acronyme SPRR.

Cet acronyme permet de décomposer le poème afin de vous permettre d’en comprendre l’enjeu. Que signifie-t-il?

SPRR : Strophe-Pieds- Rime- rythme.

Ces 4 balises se décomposent en deux parties :

- La structure formelle du poème : strophes et pieds

- Les effets de la poésie : rimes et rythmes.

1. La forme de la poésie

Nous commençons par le visuel du poème en regardant trois choses : la strophe, les syllabes (pieds) et la géométrie du poème. Reprenons ces points, si vous le voulez bien.

1.1. Strophe

a) informations données

Vous devez regarder, dans le sujet, la présentation du texte qui figure dans le paratexte (au début cf. italique) et dans les éléments donnés à la fin du poème : vous aurez ainsi le nom de l’auteur, le type de poème, sa date de composition. Cela parait évident, mais les élèves oublient de considérer ces points : ce sont pourtant de vraies clefs à saisir.

Exemple de paratexte : Louis Aragon, Le Crève-coeur, 1946, "Les lilas et les roses”. Ce poème a été écrit en juin 1940 au lendemain de la défaite française et de la capitulation face à l'armée allemande.

Exemple de datation et de précision sur la forme du poème : Ronsard, sonnet, 1578 ou Charles d’Orléans, rondeau, vers 1440

b) calcul des strophes

Vous devez ensuite rechercher le nombre de strophes et numéroter vos vers avant de les compter.

1 vers

monostique

 

2 vers

Distique

Couplet

3 vers

Tercet

2 quatrains et 2 tercets = sonnet : œuvre classique

4 vers

Quatrain

Quatrain : poème classique

5 vers

Quintil

Forme courante en vieux français et repris pendant la période romantique

6 vers

Sizain

Rare

7,

8,

9 vers

Septain,

huitain,

neuvain

Rare

10 vers

Dizain

Pétrarque au XIVe siècle

11,

12,

13 vers

Onzain, douzain, treizain

Rondeau (13 vers) époque médievale

14 vers     

quatorzain

Attention bien distinguer un sonnet même s'il y a 14 vers avec un poème de 14 vers

 

1.2. Les pieds

C’est maintenant le moment de compter les pieds, c’est-à-dire les syllabes, et ce n’est pas forcément simple :

a) petit rappel

- Ne pas compter le e devant une voyelle : elle a = ell’a =2 syllabes.

- Ne pas compter le e à la fin du vers.

- Diérèse : passion se lit : pas-ssi-on : effet recherché : cela adoucit le texte, lenteur du rythme.

- Synérèse : hier se lit en une seule syllabe : effet recherché : cela durcit le rythme.

b) les vers les plus utilisés

On note les mètres les plus utilisés :

Alexandrins  : 12 syllabes : forme classique la plus utilisée depuis la Renaissance,

Décasyllabes : 10 syllabes : forme classique jusqu’à la Renaissance,

Octosyllabes : 8 syllabes en association avec d’autres mètres plus longs (notamment les vers de 12 pieds),

Hexasyllabes : 6 vers associés aussi à l’alexandrin,

Vers libres : pas de structure.

NB : si vous trouvez un vers de 9 ou 11 syllabes perdu dans des alexandrins, il y a de grande chance que vous vous soyez trompés de calcul. Ce n'est pas grave, mais recomptez-les donc... 

1.3. Géométrie de la strophe

Vous voilà capables de vous intéresser à la forme générale du poème avec la combinaison de la strophe et des pieds : vous verrez une forme géométrique qui apparaît.

a) strophe carrée : exemple : strophe de 10 vers de 10 pieds ou de 8X8 etc….

effet recherché : la cohésion, la force, plénitude.

b) strophe horizontale : exemple : strophe de 3, 4, 5 vers de 12 pieds…

effet recherché : durée, étendue, majesté, nostalgie, regrets...

c) strophe verticale : exemple : strophe de 8 vers de 2, 3, 4 pieds…

effet recherché : actes précipités, écoulement rapide du temps, ou ton badin, léger...

d) strophe hétérométrique : sans aucune unité de pieds : exemple : des vers avec des pieds longs qui raccourcissent pour diminuer et former un cône.

effet recherché : finitude, mort, essoufflement….

Dans le plan type CIIGARE que propose la Gazette, ces éléments d’analyse sont à figurer dans la première sous-partie du I (le Cadre).

2. Les effets de la poésie

Deux effets sont à étudier désormais, il s’agit de la question de la rime et du rythme du poème.

Dans le plan type CIIGARE que propose la Gazette, les éléments d’analyse seront à indiquer dans la première sous-partie du II, le genre et dans la dernière pour le registre.

2.1 La rime

3 choses sont à considérer : la richesse de la rime, la question de l’alternance obligatoire de rimes féminines et masculines dans la tradition classique et enfin la disposition des rimes.

a) richesse de la rime

Il faut regarder le degré de richesse des rimes en considérant les 3 degrés principaux :

Rime riche : 3 sons ou plus en commun dans les rimes : ex création/meditation

Rime suffisante : 2 sons fille/ville

Rime pauvre :1 seul son en commun ex : lever/aller

b) alternance à vérifier

La rime féminine en e doit être alternée avec la rime masculine (c'est-à-dire toutes les autres) selon le canon classique. Si ce n'est pas le cas, l'indiquez et cherchez les raisons : ex : refus du classicisme, modernité etc...

c) disposition des rimes

4 hypothèses que vous connaissez bien en général mais les effets voulus sont, eux, rarement indiqués :

AAAA continues : effet monotone ou emploi ludique si rime comique et donc sans alternance entre les rimes masculines et féminines,

AABB suivies : les registres non lyriques tels que discours dramatique, poésie descriptive ou narrative conforme au schéma classique permettant d’alterner 2 rimes masculines avec 2 rimes féminines ou l'inverse;

ABAB croisées : registre lyrique impliquant l’alternance entre une rime masculine et  une rime féminine;

ABBA embrassées : registre lyrique impliquant l’absorption des deux rimes féminines par les deux rimes masculines ou l’inverse.

2.2 Rythme

C’est le plus compliqué à analyser, mais aussi le plus intéressant.

a) Enjambement

Faire attention à bien distinguer les 2 enjambements :

- Enjambement avec rejet : allongement du vers par le rejet de la suite de la phrase au vers suivant qui donne un effet de surprise;

Ex :

De ton œil béant jailliront les feux

Follets, prisonniers dans les pauvres têtes.

(Racine)

- Enjambement avec un contre-rejet : effet de mise en relief.

Ex :

Souvenir, souvenir que me veux-tu ? L'automne

Faisait voler la grive à travers l'air atone

(Verlaine)

b) La musicalité du vers

Il faut examiner la répétition de sons et chercher l’effet produit au travers d’une distinction entre deux types de sonorité :

- La répétition significative d’un son consonne (t,d,m…) s’appelle une allitération.

- La répétition significative d’un son voyelle (ou, an, oi, er…) s’appelle une assonance.

Un ensemble d’allitérations ou d’assonances peut créer dans les vers un effet d’écho sonore à partir d’un mot qui est repris par la répétition d’un son qu’il contient.

Exemple :

« Je fais souvent ce rêve, étrange et pénétrant,

D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même,

Ni tout à fait une autre, et maime et me comprend. »

Verlaine, Mon rêve familier

Dans l'expression d’une quête d’amour, on entend les assonances opposées entre ai et é formant un effet d’écho léger/accentué. On voit aussi l'assonance en an donnant un effet lent...

On note aussi des allitérations en m, reprenant le thème de l'amour, mais on relève aussi une allitération en f qui donne un effet irréel car glissant et une autre avec qu avec cette impression hachée à laquelle le poète se raccroche.

Il vous reste ensuite à poursuivre l'analyse comme pour tout texte en fonction des autres éléments de la méthode.

         6           GROSSES                                      CLEFS

 

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

 

repère à suivre :  la méthode des 6 grosses clefs pour ouvrir un texte

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