Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

La portée morale de « la Comédie humaine » (Balzac)

La Comédie humaine est empreinte d’un profond pessimisme lié au constat de la décomposition du corps social. Mais Balzac agit comme un moraliste tout en s’appuyant sur des considérations sociales et politiques ; il propose aussi des remèdes aux maux de la société avant de mettre en lumière des héros exceptionnels qui, par leur vertu, redonnent du lustre au genre humain.

comédie humaine, balzac, portée, morale, pessimisme social, optimisme individuel

 

Repères : la Comédie humaine : présentation

Dans l’article précédent, nous avons évoqué les différents noms donnés à l’ensemble romanesque avant que le terme « comédie » ne s’impose à Balzac. Aujourd’hui, nous verrons la portée morale du monument littéraire, pris entre un pessimisme social et un optimisme individuel. Précisons la chose, si vous le voulez bien.

Pessimisme

La Comédie humaine est empreinte d’un profond pessimisme. Les romans ou nouvelles décrivent, de manière "réaliste", une époque bouleversée. Nous reviendrons sur les repères historiques qui nous permettront de comprendre les mutations économiques et sociales de la première partie du XIXe siècle.

Pour l’heure, il faut considérer que Balzac examine la décomposition de la société qu'il a sous ses yeux : corsetée dans les codes de l’Ancien Régime, elle peine à s’adapter aux nouvelles données politico-sociales.

Dans la Comédie humaine, l’accent est mis sur des parcours d’hommes et de femmes qui se débattent pour survivre ou qui cherchent à dominer les autres dans un monde corrompu et hypocrite. Dans cette lutte qui se veut souterraine, il y a des gagnants, mais également des perdants.

Balzac se livre à une condamnation implacable de trois facteurs de décomposition.

Critique

Balzac critique trois éléments à l’origine des maux de la société :

  • L’individualisme,
  • La modernité,
  • La loi du plus fort.

Reprenons ces points, si vous le voulez bien.

L’écrivain met en lumière l’individualisme des personnages, hommes ou femmes, qui sont tellement obsédés par leur propre réussite qu’ils ne l’envisagent qu’au détriment de celle des autres.

Ce regard, sans complaisance, se pose aussi sur la vie moderne qui ne crée que de nouvelles convoitises, lesquelles sont sources de tensions insatiables.

C’est au fond la loi du plus fort que met en lumière la Comédie humaine.

L’auteur raconte en détail toutes les basses manœuvres d’un individu pour réussir aux dépens des autres. La trajectoire des personnages se résume donc à l’arrivisme dans son acception la plus cynique.

Dans la Comédie humaine, la fin justifie les moyens.

On pourrait s’en tenir à cette vision tragique de la condition humaine, mais Balzac ne nous laisse pas sans solution. Il apparaît dans son œuvre comme un commentateur d’une action, d’une idée ou des faits d’un personnage et il livre sa propre opinion de ce qu’il considère comme vrai (ce qui lui est reproché dans son style comme nous le verrons ci-après).

Solutions

Balzac propose des solutions à cette décomposition sociale. Il fonde le renouveau sur deux assises conservatrices :

  • La famille,
  • Le mariage.

La famille, il la conçoit sous un angle institutionnel ; c’est ce qui permet un échange de solidarité entre ses membres. Ce groupe constitue le seul rempart à cet individualisme coupable. Et le corollaire de la famille, c’est bien entendu le mariage. Là encore, il institue l’union comme le seul moyen de sauver les individus et partant la famille avant d’envisager l’unité de la société. C’est donc un sujet qui n’a rien d’anecdotique dans son esprit. C’est la raison pour laquelle il écrit sur ce thème dans ses tous premiers romans comme dans la physiologie du mariage.

L’analyse de Balzac se fait donc morale et politique. Mais la Comédie humaine comprend aussi une lueur d’optimisme.

Optimisme

Si l’on a vu la part sombre de la Comédie humaine, il faut noter que Balzac aime mettre en lumière le destin d’hommes ou de femmes d’exception qui, par leur conduite bénéfique, peuvent agir sur le cours des choses. Il célèbre ce type de personnage qui rachète par sa conduite les agissements des arrivistes. De son point de vue, c’est ce qui empêche la société de sombrer. On trouve de nombreuses illustrations de cet optimisme dans les études philosophiques comme dans Melmoth réconcilié.

Dans l’article suivant, nous verrons la structure de l'œuvre.

Repère à suivre : la structure de la Comédie humaine

Source : Castex, l’univers de « la Comédie humaine », La Pléiade, tome 1

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article