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20 Avril 2020
Les grandes explorations conduisent l’Europe à profiter de l’exploitation des terres du Nouveau Monde qui ne fonctionnent qu’à son profit.
Repères : Nouveau Monde : présentation
Dans l’article précédent, nous avons brossé le contexte historique des grandes explorations avant 1492 puis après la découverte des « Indes » par Christophe Colomb. Ce n’est qu’après sa disparition, que l’on évoquera l’existence de l’Amérique. Ce continent est au cœur des deux chapitres des Essais de Montaigne, Des Cannibales et des Coches.
Mais qu’entend-on par Nouveau Monde ? Il vous est proposé de découvrir la carte de ces voyages.
C’est en 1507 que le terme de Nouveau Monde est employé par Martin Waldseemüller qui publie une cosmographie. Il fait état d’un Nouveau Monde. Il invalide la croyance de l’arrivée de Colomb aux Indes.
Waldseemüller choisit de désigner ce continent du nom du florentin Amerigo Vespucci dont l’expédition sur les côtes a lieu de 1499 à 1500.
La découverte de ces terres nouvelles signifie leur exploitation par les Européens et non plus par les souverains eux-mêmes occupés en Europe.
L’exploitation de l’Amérique est donc l’œuvre des Conquistadors, conquérants qui sont espagnols ou portugais. La conquête prend trois orientations :
En Amérique du Sud, cette opération s’effectue en trois étapes.
Il s’agit pour les Occidentaux de se trouver face à de grandes civilisations précolombiennes. Elles sont dites archaïques dans la mesure où elles ne connaissent pas les procédés technologiques comme la roue ou la métallurgie outre l’écriture. Elles ont des croyances religieuses bien établies ainsi qu’une organisation économique et politique solidement ancrée.
L’espagnol Hernàn Cortès aborde près du rivage du Mexique le 10 février 1519 avec sa troupe de 500 hommes, quelques chevaux et une poignée de canons. Il se trouve face à un empire aztèque, une ethnie venue du nord, fortement peuplé : Tenochtitlan, sa capitale, comporte, en effet, plus de 500.000 habitants, soit un nombre sans égal en Europe.
C’est un empire puissant quoique récent puisqu’il domine depuis un siècle les peuplades autochtones. Cortès a affaire à une civilisation organisée et hiérarchisée, des prêtres aux esclaves, en passant par des soldats bien entraînés. Leur économie repose sur une production de maïs, coton, tabac, cacao, l’or, l’argent, le cuivre. Leur religion est polythéiste, ce qui les contraints à plus de conquêtes pour fournir de nouvelles victimes sacrificielles à leurs dieux parmi les vaincus.
C’est une civilisation fondée sur la violence, mais elle demeure fragile puisque les peuples asservis aspirent à leur libération. Voilà le tableau qui s’offre aux conquistadors.
Cortès applique le principe de la division de l’empire en soumettant les Tlaxcaltèques qui sont les ennemis des Aztèques et qui rejoignent les troupes espagnoles. Devant les nouveaux venus, l’empereur Moctezuma n’engage pas le combat et les conquistadors pénètrent dans la capitale sans résistance le 8 novembre 1519.
Mais les Aztèques se soulèvent et massacrent certains occupants tandis que les survivants fuient. La déroute est cuisante. Cortès reprend la capitale le 12 août 1521 et exécute le nouvel empereur Cuatemoc.
Obtenant de Charles Quint le statut de capitaine général de la Nouvelle Espagne, il poursuit sa conquête du Mexique et de l’Amérique centrale.
Francisco Pizarro obtient de Charles Quint un autre statut, celui de capitaine général de toutes les terres qu’il découvrira. En janvier 1531, il quitte donc Panama avec 180 hommes et 60 chevaux, il se dirige vers l’empire Inca.
Cet empire appelé aussi Quechua est à son apogée. Il s’agit d’une civilisation dominée par les Incas, les fils du Soleil et son chef unique l’Inca Atahulpa. C’est un régime totalitaire fondé sur un système de corvées travaillant ses terres. La société est étroitement encadrée par une armée de fonctionnaires chargée de faire appliquer la loi. C’est une civilisation organisée et puissante.
Pizarro procède par la division profitant de l’inimitié entre les deux héritiers de l'Inca. Il entre à Cuzco le 5 novembre 1533, l’empire Inca s’effondre.
La France ne veut pas être en reste et organise des expéditions notamment dans le Grand Nord avec Jacques Cartier. Elle fait preuve d’opportunisme s’intéressant au Brésil, destination de second plan pour les Portugais. La concurrence française peut en profiter.
C’est dans ce contexte que Durand de Villegagnon rejoint la baie de Rio de 1555 à 1559. Ce dernier baptisera la terre de France antarctique.
L’Europe profite de l’exploitation des terres du Nouveau Monde qui ne fonctionnent qu’à son profit exclusif.
Dans un autre sens, la connaissance de ce continent relativise le savoir des Européens comme nous le verrons avec Montaigne.
Dans un prochain article, nous aborderons le genre littéraire utilisé par Montaigne.
Sources :
L’Europe et le monde, François Lebrun, Armand Colin
Essais, Montaigne, notes explicatives de Bruno Roger-Vasselin, classiques Hachette
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