Analyse-Livres & Culture pour tous
16 Mars 2020
Bac 2020 : la plupart des poèmes ont en commun une idée-force, les ombres sous toutes leurs formes. Ombres, obscurité, morts envahissent ainsi de part en part Alcools.
Repères : thème de la modernité poétique : présentation
Dans l’article précédent, nous avons présenté la structure générale de l’œuvre, il vous sera proposé de voir sa structure interne, ce qui permet de distinguer les trois parties du recueil.
Disons-le d’emblée, ce recueil est complexe ; ses poèmes ne semblent a priori pas reliés ensemble. Il est normal de s’y sentir un peu perdu. Il faut donc essayer de sortir de l’impasse et de proposer une tentative d’organisation qui nous permettra de nous repérer dans cette œuvre si dense.
Pour cela, nous ferons confiance à Marie-Jeanne Durry*, spécialiste d’Apollinaire, qui propose une organisation en trois parties. Pour bien comprendre, il vous est demandé de vous reporter à la table des matières.
Marie-Jeanne Durry relève que la plupart des poèmes ont en commun une idée-force, les ombres sous toutes leurs formes. Ombres, obscurité, morts envahissent ainsi de part en part Alcools. Cela forme une clé de compréhension utile pour décrypter l’ouvrage. C’est celle que j’ai retenue pour embrasser le recueil au-delà de sa complexité.
C’est donc autour de ces ombres que Marie-Jeanne Durry propose un découpage en trois parties :
Reprenons cette décomposition si vous le voulez bien.
Il s’agit de dix poèmes sachant que la chanson du Mal-Aimé est elle-même une suite de sept poèmes. Il ressort de leur lecture qu’il y est question de l’évocation du passé révolu que ce soit d’une époque ou des amours. Nous verrons dans le détail deux poèmes particuliers, Zone et les Colchiques.
Il s’agit de six poèmes qui ont pour point commun la caractère variable du cœur des hommes et l’évocation de grands mythes dans une inversion de leur ordre comme l’oiseau qui « nidifie en l’air » (Cortège L.2) L’Adieu ferme cette séquence pour ouvrir une autre remplie du jeu ombre/lumière. Nous étudierons Marizibill dans le détail.
C’est la plus longue des parties avec 25 poèmes dont les suites de poèmes (Brasier, Rhénanes, Fiançailles, À la santé). Apollinaire laisse libre cours à ce contraste ombre/lumière. C’est toute une réflexion sur le feu qui occupe aussi une part importante, car si tout se dégrade, tout renaît. Nous analyserons dans cette partie Vendémiaire.
Dans le prochain article, nous verrons la problématique de l’étude que nous traiterons ensemble : Alcools, modernité poétique ?
Source : Marie-Jeanne Durry, société d’édition de l’enseignement supérieur, 1964, tome 3, pages 49 et suiv.
repère à suivre : Alcools, modernité poétique ? (Apollinaire)