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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

La défaite apparente de l’écriture chez Jorge Semprun

 

Dans l’écriture ou la vie de Semprun, une alternative s’offre à l’auteur : écrire et se souvenir ou vivre et oublier. Il choisit de vivre…

 

Semprun, ecriture ou la vie, defaite, ecriture, vivre, resilience, oubli
(Litteratus)

Repères : résilience : résilience littéraire

 

Dans l’article précédent, nous avons rappelé la notion de de résilience littéraire et posé la problématique de notre étude : le fait d’écrire, un facteur de résilience ? Après Primo Levi, nous tenterons d’y répondre en nous fondant sur l’acte d’écrire chez Jorge Semprun au travers de son livre, l’écriture ou la vie* (1994).

 

On a vu que Jorge Semprun a entrepris une démarche à l’opposé de l’écrivain italien avec la tentation de l’écriture dont il sent qu'elle met sa vie en danger. Aujourd’hui, nous verrons le choix fait par le jeune homme.

 

Choix

C’est à une alternative que Semprun se trouve confronté : écrire et se souvenir ou vivre et oublier. L’écriture le met devant une difficulté morale, celle du temps de la conjugaison à employer, marqueur de la culpabilité du survivant.

 

L’auteur est incapable, en outre, de raconter le camp, de dépasser la mort. Il repense à une sentence du philosophe Wittgenstein que l’expérience concentrationnaire convoque : « la mort n’est pas un évènement de la vie »

 

Écrire met ainsi en péril sa propre survie. Pour toutes ces raisons, Semprun s’impose un choix :

« C’est moi qui m’étais mis en demeure de faire ce choix… »  (page 254)

Défaite

Semprun doit faire un choix entre l’écriture ou la vie. Et c’est la vie qui prévaut. Le processus de survie passe par une défaite de l’écriture. Cette dernière passe donc par un refoulement, un oubli.

« J’avais choisi une longue cure d’aphasie, d’amnésie délibérée, pour survivre » (page 255).

 

Pour cela, l’auteur fait un « deuil » de ses mots. C’est par un chemin détourné que le processus de résilience surgit le jour de la mort de Primo Levi.

 

Source :

*J.Semprun, l’écriture ou la vie, folio,

 

Repère à suivre : l’écriture chez Jorge Semprun

 

 

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