Représentation de la mort dans "Leben ? oder theater ? " (Vie ? ou théâtre ?) (Salomon/Foenkinos)

Comment Charlotte Salomon représente-t-elle le thème de la mort dans ses gouaches ? Nous verrons la manière utilisée par David Foenkinos pour mettre lui même en évidence ce sujet.

repère : thème de la résilience : art/résilience

Dans l'article précédent, il a été question du déterminisme familial dans l'œuvre de Charlotte Salomon, Leben ? oder theater ? (Vie ? ou théâtre ?). Nous verrons aujourd'hui la représentation de la mort dans les gouaches de cette artiste et ce que David Foenkinos a cherché à mettre lui-même en évidence.

En 1940 a lieu le décès de sa grand-mère, qui tenta à plusieurs reprises de se suicider avant d'y parvenir.

C’est également la même année que Charlotte Salomon apprend enfin la vérité sur la mort de sa mère, après des années de mensonge.

Elle prend donc la mesure de la prédestination de son destin par la lignée suicidaire dans sa famille.

La planche ci-dessus est une représentation (imaginée) de la mort de sa mère, gisant sur le sol dans une mare de sang.

Mort

Dans le roman, l’incipit fait un saut dans le récit : le narrateur place les lecteurs comme témoins d’une scène fondatrice : Charlotte se découvre une homonyme devant la tombe de sa tante. "Charlotte a appris à lire son nom sur une tombe." (page 13)

On remarque l'omniprésence du narrateur : il sait, montre et entre dans la psyché des personnages.

La mort de la tante fait figure d’élément déclencheur de ce processus morbide.

Ainsi le roman, partant de cet évènement, fonctionne comme une suite tragique dont le narrateur va mettre en perspective les antécédents avec le devenir de l'artiste. 

Tous les éléments sont énumérés successivement sans laisser place aux descriptions qui pourraient ralentir le récit (p.15-29) : l’entrée en guerre, Franziska, rencontre avec Albert Salomon, mariage et solitude, naissance de Charlotte, relation mère-fille, neurasthénie de la mère, tentative de suicide, suicide.

C'est un choix de narration fait par Foenkinos qui plante sobrement le décor. Le sujet de son roman concerne la vie de l'artiste dans la représentation picturale qu'elle en fait.

Repère à suivre : la passion de Charlotte Salomon