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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Charlotte Salomon : un déterminisme familial (Foenkinos)

Charlotte, le roman de David Foenkinos, retrace la vie de Charlotte Salomon de manière chronologique : on est saisi par le déterminisme familial qui apparaît dans l'œuvre.

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Charlotte Salomon

 

repère : thème de la résilienceart/résilience

Il a été question dans l'article précédent de présenter Leben ? oder theater ? (Vie ? ou théâtre ?) de Charlotte Salomon. Nous verrons aujourd'hui le déterminisme familial qui transparaît à la lecture de cette œuvre picturale.

Charlotte, le roman de David Foenkinos, retrace la vie de l'artiste de manière chronologique au travers de tous les évènements représentés dans ses gouaches. L'auteur est omniprésent dans le récit, il « met en scène » les personnages et s’accorde même la liberté d’ajouter des paroles à ces derniers. 

Une famille

« Au ciel, tout est plus beau que sur terre, et, lorsque ta maman sera devenue un petit ange, elle descendra et apportera à son petit lapin, elle apportera une lettre dans laquelle elle dira comment c’est au ciel, comme c’est tout là-haut dans le ciel. »

L’histoire de la famille Salomon semble avoir une portée déterministe : toutes les femmes de sa famille sont poussées au suicide. La première Charlotte, sa tante, se suicide subitement laissant derrière elle une douleur insoutenable pour Franziska, sa sœur et ses parents. Pour dépasser sa souffrance et le vide qu’elle ressent, Franziska s’engage en tant qu’infirmière pendant la Première Guerre mondiale. Mariée et mère d’une petite Charlotte, elle finit cependant par se jeter par la fenêtre pour rejoindre sa sœur.

La fenêtre

Dans les gouaches de Charlotte Salomon, on perçoit l’absence du personnage de la mère. Dans le roman, Foenkinos raconte que Charlotte la connaissait peu du fait de sa dépression. On l'aperçoit dans le Prologue, notamment dans la scène de fusion entre la mère et la fille, où il est question d’un au-delà représenté de manière tout à fait naïve (montée des anges vers un paradis).

Le motif de la fenêtre est très présent dans les gouaches : Franziska observe de manière obsessionnelle le ciel depuis la fenêtre. Ce thème est repris également dans le roman. :

« Franziska se rapproche de la fenêtre.
Je veux voir le ciel, dit-elle pour rassurer son mari.
Souvent, elle raconte à Charlotte qu’au ciel tout est plus beau.
Et ajoute : quand j’y serai, je t’enverrai une lettre pour te raconter. L’au-delà devient une obsession.
Tu ne veux pas que Maman devienne un ange ? » 
(p.25)

Foenkinos

Dans le roman, on retrouve le même ton naïf que les textes au verso des planches de Charlotte Salomon. Foenkinos mélange les types de discours, passant du style indirect au style direct en inventant même des répliques de la mère à sa fille. Le point de vue est omniscient, le narrateur fait office de récitant d'une histoire tragique.

La mort de Franziska est racontée de la même manière, à la fois descriptive et détachée.

« Franziska ne demande jamais de nouvelles de sa fille. Charlotte n’existe plus.
(...) Subitement la mère est foudroyée par une vision. Franziska seule dans sa chambre, qui s’approche de la fenêtre. Un bruit sourd.

Franziska baigne dans son sang. »

«Maintenant, elle n'est plus là. Ah, dans un endroit différent, elle demeure maintenant.” (p.28)

repère à suivre : la représentation de la mort

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