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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

L’emploi du valet dans la comédie au 17e siècle

 

Spécial bac de français 2020: le valet dans la comédie correspond à deux typologies déterminées.

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Repères :  comédie du valet : présentation

 

Dans l’article précédent, nous avons vu que l’univers de la comédie de valet s’incarne dans un lieu particulier, la famille. Nous allons constater que le valet correspond à un emploi déterminé. Le théâtre espagnol et italien avec la Comedia dell’arte ont abondamment nourri ce personnage dont les codes ont été repris dans les pièces de Molière.

 

Catégories

On distingue deux types de valet, celui qui est balourd et celui qui est fourbe. S’agissant du premier cas, on évoque Sganarelle dans la pièce de Molière, Dom Juan. Mais ce personnage se fait plus complexe qu’il n’y paraît, car il porte un jugement critique sur son maître : il lui reproche son caractère libertin et son impiété.

 

S’agissant de la seconde typologie, il y a évidemment Scapin dans les Fourberies de Scapin. Il faut relever que Molière a offert au valet le premier rôle. Ce valet se révèle un personnage rusé, insouciant, cupide, mais également rancunier. On notera que si le domestique a ce côté ambivalent, la servante incarne davantage une seule facette, celle de l’honnêteté.

 

L’emploi des deux sortes de valet a pour objet de déclencher le rire. Le domestique idiot, souvent vilipendé, suscite l’hilarité par l’inadaptation de son comportement à ce qui est communément attendu. Il est à noter que le spectateur qui ne s’identifie pas à lui se sent supérieur. Le valet rusé, lui, se venge des misères que le maître inflige aux autres. Par le rire, le spectateur éprouve pour lui de la sympathie. On voit bien la différence des effets recherchés.

 

Codification

Toute comédie au 17e siècle ne se fait pas sans valet. Et dans le jeu du valet, il faut le maître. En effet, pas de valet sans maître et vice versa. L’emploi de l’un répond à l’emploi de l’autre. Tout est de surcroît strictement codifié, rien n’est laissé au hasard.

 

Noms

D’abord les noms donnés aux personnages ont une portée signifiante. Ainsi Sganarelle signifie en italien ce qui apparaît, ce nom est donné à la fois par un valet (Dom Juan) ou par le maître (L’amour médecin).

Il existe des noms qui sont réservés à l’un des deux emplois. Ainsi toujours dans les Fourberies de Scapin, Géronte est un nom attribué au maître, il veut dire vieillard ; dans L’avare, Harpagon (dont l’étymologie grecque signifie avidité, rapacité) se présente comme le maître attaché à sa cassette. Scapin tire son nom de Scappino, qui dérive du verbe s’échapper, en italien ; son alter ego, Sylvestre, rappelle, lui, son origine modeste de paysan vivant dans les bois (sylva, la forêt en latin)

 

Costumes

Il faut que sur scène, on puisse distinguer de loin celui qui joue le maître de celui qui joue le serviteur. C’est ainsi que la tenue du valet est le plus souvent très négligée par rapport à celle du maître.

 

Paroles et comportements

S’agissant de la manière de s’exprimer, on retrouve la même dichotomie, langage relâché pour le valet et soutenu pour le maître, réputé plus éduqué. Le comportement du serviteur est aussi le plus souvent trivial, en opposition avec celui de celui qu’il sert, plus dans la retenue.

 

Objets

Enfin la présence d’objets sur scène sont également des marqueurs forts. On pense notamment à la bourse d’argent que possède le maître. Il y a aussi le bâton dont le valet tâte souvent. Ce sont deux éléments qui montrent l’autorité du chef de la maisonnée. Pour la bonne compréhension de ce qui a été évoqué ci-avant, il vous est proposé de retrouver ces éléments au travers d’un extrait des Fourberies de Scapin.

Tous ces éléments codifiés ne sont pas figés et cela constitue le ressort comique ainsi que nous le verrons dans l’article suivant.

 

Repère à suivre : un valet actif dans le jeu de la comédie

 

Sources :

http://www.toutmoliere.net/valets-et-servantes.html

 

http://web2.crdp.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/mvaletsj.htm

https://www.persee.fr/doc/litts_0563-9751_1998_num_39_1_1781

 

 

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