Analyse-Livres & Culture pour tous
4 Décembre 2019
La littérature offre un champ de bataille sans égal, celui où elle divise et où elle peut réunir. Pourquoi écrire ?
Repères : thème du silence : étude : forme de langage
Dans l’article précédent, nous avons présenté la question de l’écriture au risque du silence. Voyons aujourd’hui les effets de la publication d’un livre et l’incompréhension qu’il peut susciter lorsqu’il prend la forme du silence.
Cette donnée se trouve au centre de la narration du dernier roman de Lionel Duroy, Nous étions faits pour être heureux. Après 27 années de silence, les frères et sœurs du narrateur, écrivain de profession, se retrouvent pour comprendre les motifs de la sourde brouille qui a terni leur relation.
Quelle en était l’origine ?
C’est la publication de l’histoire familiale qui est à l’origine de ce silence tenace. Il s’agit d’une littérature d’autofiction. Les frères et sœurs du narrateur n’ont pas admis que le désastre familial, dont ils ont été victimes, puisse être ainsi révélé au grand public. Cette écriture est comprise comme un acte de transgression. Pour chacun, la question est de savoir comment a-t-il pu dire cela ?
Il est reproché à l’auteur par ses frères et sœurs d’avoir écrire leur histoire commune. L’incompréhension de part et d’autre est patente. Mais ce roman permet de voir une issue heureuse à ce silence. On est sur le terrain de la littérature, qui, lorsqu’elle divise, peut aussi réunir. Ce roman pose en creux la question de savoir pourquoi écrire.
Le narrateur, lui, répond en deux mots : pour vivre !
Il vous est proposé de retrouver l’interview de Lionel Duroy assez bouleversante.
Dans l’article suivant, nous verrons la littérature qui émerge du traumatisme.
Repère à suivre : la littérature au risque du traumatisme.