Analyse-Livres & Culture pour tous
25 Novembre 2019
Dans la littérature, le silence peut jouer le rôle d’une péripétie glorieuse ou tragique.
Repères : thème du silence : étude : action
Dans l’article précédent, nous avons abordé la question du silence enveloppant les secrets de famille, nous verrons aujourd’hui que le silence proprement dit peut constituer une attitude coupable comme une attitude digne d’éloges. Précisons les choses, si vous le voulez bien.
Dans la littérature, le silence peut jouer le rôle d’une péripétie. Ainsi dans le mythe de Perceval, Chrétien de Troyes, met en scène la réticence du héros et des conséquences que cela implique.
Arrivé au château du roi Pêcheur, Perceval ne pose pas de questions sur l’étrange coupe qui est servie. Il s’agit du Graal. Il est obscurément taiseux alors que sa parole serait libératoire. Il s’avère qu’en ne disant mot, Perceval condamne le roi pêcheur à demeurer infirme. Grâce à lui, il aurait pu retrouver « tout l’usage de ses membres et le gouvernement de sa terre » (vers 3588-89).
Mais le silence peut également revêtir une fin en soi au-delà de la péripétie. Il peut constituer aussi une action positive. Il vous est proposé de vous reporter à la fameuse nouvelle de Vercors dans son recueil éponyme, le silence de la mer.
Le grand-père et sa petite-fille résistent à l’officier allemand en ne lui répondant pas alors qu’il leur fait vainement la conversation. Ce silence fait figure d’acte de résistance.
Il vous est proposé de retrouver la bande-annonce du film tiré de cette œuvre.
Dans l’article suivant, nous analyserons le silence en ce qu’il constitue une forme de langage.
Repère à suivre : le silence, une forme de langage.
Sources :
Chrétien de Troyes, Perceval ou le conte du Graal,
Le roi pêcheur dans quelques récits médiévaux, L. Mathé-Maille
https://gric.univ-lehavre.fr/IMG/pdf/mathey-2.pdf