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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

La littérature au risque du traumatisme 

Le silence devient le fil conducteur de son œuvre pour l'écrivain Aharon Appelfeld.

 

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 Repères : thème du silence : étude : forme de langage

 

Dans l’article précédent, nous avons évoqué les effets de la publication d’un livre et l’incompréhension qu’il peut susciter lorsqu’il prend la forme du silence avec le dernier roman de Lionel Duroy.

 

Nous aborderons la question du silence dans la littérature au travers d’un grand écrivain, Aharon Appelfeld.

 

Traumatisme

Cet immense auteur est un rescapé de la Shoah*. Âgé de 10 ans, il s’échappe d’un camp et vit isolé dans la forêt. Il travaille aussi dans une ferme avec des animaux, les seules créatures sur lesquelles l’enfant a reporté sa confiance. La séparation avec ses parents, engloutis dans la folie meurtrière, le laisse sans voix. Il mènera ainsi ne vie d’errance jusqu’à son départ en Palestine. Il ne recouvre pas davantage la parole. Il est en proie à un dilemme, abandonner sa langue maternelle, l’allemand pour assimiler l’hébreux ainsi qu’on l’y invite fortement.

 

Silence

Loin d’être prisonnier d’un silence, ce dernier constitue un refuge loin de la barbarie nazie. Les mots sont superflus devant l’horreur. Ce silence devient de surcroît le fil conducteur de son œuvre. Il dit en effet : « la littérature, si elle est littérature de vérité, est la musique religieuse que nous avons perdue. La littérature contient toutes les composantes de la foi : le sérieux, l’intériorité, la musique, et le contact avec les contours enfouis de l’âme. »  (page 127)

 

C’est un monde de silence propice à la création littéraire. Son œuvre est portée par ce silence. Ainsi dans son roman, L’amour, soudain, on assiste à la rencontre deux êtres taiseux, Ernest et Iréna, qui vont pouvoir déchiffrer leur existence traversée par les ombres de l’Histoire. Pour Ernest, ce silence lui offre la possibilité de la mise en mots au soir de sa vie.

 

Dans l’article suivant, nous verrons comment le traumatisme peut s’étendre à plusieurs générations.

 

Source : Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie, points

 

Repère : Le ghetto intérieur Amigorena

 

 

La littérature au risque du traumatisme 
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