Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

L’ode au silence (Rollinat)

Le silence devient un culte auquel communient tous les éléments de la nature dans ce poème de Rollinat.

ode, silence, Prière, thème, livres, littérature, Rollinat

 

 Repères : thème du silence : étude : action

 

Dans l’article précédent, nous avons vu l’enjeu de la contemplation, découvrons aujourd’hui une célébration mystique. Le poète célèbre le silence pour lui-même.

 

Ode au silence

Il s’agit d’un sonnet de Rollinat, poète du XIXe siècle inclassable, que l’on a comparé à un Baudelaire bis. Il gagne néanmoins à être connu ainsi que le dit Barbey d’Aurevilly.

 

 

C’est une ode au silence qui vous est proposé sous la forme d’un sonnet. Nous reprendrons nos 6 grosses clefs pour ouvrir ce texte selon la méthode utilisée dans ces colonnes. 

 

                                         6           GROSSES                                      CLEFS

Gr : grammaire                               C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

SE : les 5 sens                            FS : figures de style

 

La prière du silence

Ici jonc, coudrier, viorne,
Enfants du roc et du marais,
Sont les côtoyeurs toujours frais
De leur rivière lente et morne.

Or, voici qu’en forme de corne,
Du haut des 
penchantes forêts,
La 
lune, verte tout exprès,
D’un nimbe 
émeraudé les orne.

Un petit vent mystérieux
Traverse d’un frisson pieux
Le brin d’herbel’onde et la feuille.

Mais tout se tait à l’unisson :
Et c’est la nocturne oraison
Du silence qui srecueille.

 

Rollinat, Paysages et paysans (1899)

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Prière_du_silence

 

Analyse

C’est à un spectacle vivant que le poète nous convie avec ses tournures de phrases. L’opposition la plus manifeste est celle entre le solide et le liquide, la variété de la matière dans la nature, de même que la vision basse et haute à laquelle ce poème nous invite. Sans surprise, le sonnet est écrit au présent, témoignage d’une contemplation éternelle des choses. Il s’agit d’une description visuelle avec la couleur verte prédominante, la fraîcheur. 

 

Le champ lexical est clairement rattaché à la liturgie de la nature.

 

Enfin les figures de style pullulent, énumérations, oxymores, personnification donnant une assemblée en prière. Le silence s’avère le culte auquel communient tous les éléments.

 

Dans l’article suivant, nous délaisserons la contemplation de la nature pour aborder le silence sous l’angle du secret.

 

Repère à suivre : le silence, le secret

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article