Souvenons-nous du sonnet de Ronsard que nous avions "épluché" avec nos 6 fameuses clefs.
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose, En sa belle jeunesse, en sa première fleur, Rendrele ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille,etl’amour se repose, Embaumant les jardinset les arbres d’odeur; Mais battue, ou de pluie, oud’excessive ardeur, Languissante elle meurt,feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté, Quand la terre et le cielhonoraientta beauté, La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèquesreçoismes larmes et mes pleurs, Ce vase plein de lait,ce panier plein de fleurs, Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard, Amours, 1560
Eh bien ! Retrouvons-le aujourd'hui avec le plan qui pourrait lui correspondre.
Voici donc le plan en deux parties selon cette méthode :
Plan possible
I. Portrait de la femme
A. thème du cycle du temps
temps et espace : début, printemps, aube. Répétition de "quand",
champ lexical de la nature (forêt) : aspect bucolique. Répétitions nombreuses.
opposition entre les temps de l’indicatif (Présent/imparfait/ passé composé): passé/présent
mot final : rose qui reprend la rose du début.
B. Personnification de la femme au travers de la rose
la structure du sonnet (la rose (2 quatrains) /la femme (2 tercets), les rimes etc...
description par la vue (1er); rôle des couleurs pastel/noir
description par l’odorat (embaumant, odeur).
impression de fraîcheur (liquide) arrose, pluie, rosée, pleurs.
comparaisons nombreuses (se repose, rendre jaloux..). Allitérations en s, r….
C. Brièveté de la vie
opposition jeunesse/mort. Décrépitude "feuille à feuille "
grammaire : participes passés (batture, déclose) : rôle du sort
Champ lexical de la mort : tuer, rite funéraire, pleurs, couleur foncé cendres/fleurs, larmes, pleurs
II.L’immortalité atteinte
A. Éloge de la femme
Beauté fragile de la femme soumise à la nature. La Parque (mythologie)
soumission de la femme à son propre caractère, "ardeur"
jeunesse et beauté sublimée par tous : terre/ciel.
B. Rôle majeur du poète
rapide passage de l’impersonnalité du "on voit"
à l'interpellation de la femme tutoyée : Allitérations en t : tu t ton et opposition avec la femme/rose : 3e personne du singulier, "elle"/tu.
Poète, ministre du culte rendu à la femme.
C. Lyrisme du poète
célébration de la femme pour l’éternité. "mes larmes" "mes pleurs"
rôle de l’amour ( vocabulaire propre au toucher).
Impératif (offrande) /Subjonctif (souhait, vœu)
Dans l'article suivant, nous verrons ce que l'on entend par registre dans le détail.