Analyse-Livres & Culture pour tous
3 Juin 2019
Pourquoi n’apprend-on jamais à apprendre ? On dit que l'on apprend par soi-même. Certes. Et pourtant, il y a lieu de comprendre les grands principes de l'apprentissage qui permettent de mettre en échec... l'échec.
On apprend à marcher, à lire, à compter, à se tenir bien à table etc…
Mais curieusement, on n’apprend jamais à apprendre….
Pourquoi ?
Les tenants de la vieille école diront car il n’y a qu’à écouter et à apprendre par cœur, les partisans de la pédagogie actuelle diront que nous devons apprendre par nous-mêmes.
Dans les deux cas, on laisse les enfants bien seuls dans leurs apprentissages, sur les bas-côtés de l’école, pour certains en échec scolaire.
Et si nous réfléchissions en amont sur les manières d’apprendre en écoutant notamment Stanislas Dehaene, spécialiste membre du collège de France occupant la Chaire Psychologie cognitive expérimentale.
Dans le cadre d'une conférence d'une trentaine de minutes, ce dernier explique de manière claire et précise les grands principes de l'apprentissage au travers notamment celui de la lecture.
Il vous sera aussi proposé de mettre en perspective ces travaux d’un grand intérêt et d’une grande modestie avec ceux d’Antoine de La Garanderie, pédagogue confronté lui-même à l'échec scolaire avant qu'il n'entreprenne de rechercher les secrets de l'art d'apprendre.
Il sera aussi bon de noter que les 4 piliers de l’apprentissage peuvent aussi s’appliquer dans tous les apprentissages successifs au niveau de l'école primaire et du cursus secondaire.
On peut librement résumer ainsi :
1. L’attention :
L’alerte : vigilance en éveil : l’élève doit être concentré.
Orientation spatiale: le regard. On sait désormais que l’on retient en actionnant soit la mémoire visuelle, soit la mémoire auditive, soit en bougeant (cf travaux d’A de la Garanderie).
Le contrôle : traitement de l’information et résolution des tâches.
2. L’engagement actif : alternance entre apprentissage et test : le test fait partie de l’apprentissage car il stimule la mémoire.
3. Le retour d’informations : après le test, l’élève fait des erreurs. Loin d’être honteuse comme l’école le fait ressentir aux enfants, l’erreur fait intégralement partie intégrante de l’apprentissage. La correction de l’erreur permet de réajuster son savoir et de le mémoriser.
4. Consolidation : transfert de l’explicite vers l’implicite : le savoir devient automatique après le processus susvisé. L’automatisation libère les ressources du cortex qui sera mobilisé pour d’autres tâches. Il est à noter le rôle du sommeil qui permet de consolider les apprentissages.
Apprenons à apprendre, maître-mot du jour !