Analyse-Livres & Culture pour tous
2 Septembre 2014
Repères : carnet de voyage : tour de Grèce
Dans l’article précédent, nous avons évoqué la mort du roi Agamemnon, roi de Mycènes. Nous resterons aujourd’hui dans le Péloponnèse avec un grand auteur, Thucydide, qui a retracé dans le détail le conflit célèbre qui a opposé Sparte et Athènes.
Mais quelles en ont été les causes ?
La guerre du Péloponnèse (431-404 avant Jc) débute par le conflit entre deux cités voisines, la cité de Corcyre et sa voisine Corinthe. Se sentant vulnérable, la première décide de faire appel à la cité d’Athènes pour qu’elle intervienne à ses côtés dans le litige. Thucydide dans son ouvrage, la guerre du Péloponnèse, retrace les termes de l’alliance finement politique demandée par les Corcyréens :
«Il est juste, ô Athéniens, que des peuples qui ne se sont encore montrés aux autres d’aucune utilité, ni par des services signalés, ni par leur alliance, s’ils viennent, comme nous aujourd’hui, réclamer des secours, fassent d’abord connaître surtout que ce qu’ils demandent aura des avantages pour ceux qu’ils implorent, que du moins il ne leur sera pas nuisible, et qu’enfin on peut compter sur leur reconnaissance. S’ils n’établissent rien de tout cela, qu’ils ne s’offensent pas d’un refus. Les Corcyréens nous envoient demander votre alliance, persuadés que nous pourrons vous satisfaire sur tous ces points.
« Nous sentons que notre conduite passée doit sembler absurde à vos yeux dans le besoin que nous éprouvons, et les circonstances présentes la rendent funeste à nos propres intérêts. Nous qui jusqu’ici, de notre propre volonté, n’avons jamais été les alliés de personne, nous venons maintenant implorer l’alliance des autres ; et cela, quand, engagés dans une guerre avec les Corinthiens, nous nous trouvons, par cette conduite, dans un entier délaissement. Notre sagesse apparente d’autrefois, qui nous détournait de partager au gré d’autrui les hasards des guerres qui ne nous regardaient pas, ne se montre plus aujourd’hui que comme imprudence et faiblesse. C’est avec nos seules ressources que dans un combat naval nous avons repoussé les Corinthiens ; mais à présent qu’ils se disposent vivement à nous attaquer avec un appareil plus formidable, rassemblé du Péloponnèse et du reste de la Grèce, que nous nous voyons dans l’impuissance d’exister réduits à nos propres forces, et que ce serait un grand danger pour toute la Grèce s’ils parvenaient à nous asservir ; nous sommes obligés de demander du secours et à vous-mêmes et à tous ceux dont nous pouvons en attendre. (…)
La guerre du Péloponnèse, livre 1er , Thucydide
http://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_%28Thucydide%29
Athènes accepte cette alliance qui n’est que défensive pour ménager Sparte sa grande rivale ; elle accepte d’intervenir dans la région uniquement pour protéger ses alliés et nullement dans un but expansionnisme.
En réalité, Thucydide considère que le véritable motif de la guerre réside dans le fait « que les Athéniens en s’étendant et en faisant peur aux Lacédémoniens les ont contraints à la guerre » (Thucydide, Guerre du Péloponnèse, I, 23, 6.)
Par un jeu d’alliances, Sparte sera dès lors contrainte d’intervenir aux côtés de Corinthe dans ce conflit qui embrase dès lors le Péloponnèse mais également l’Attique : pillage, destructions, exactions.
La violence est dans les deux camps…
Nous verrons dans l’article suivant le déroulement de ce conflit dans ses grandes lignes.
Sources :http://www.cliolamuse.com/spip.php?article207
Repères à suivre : la guerre du Péloponnèse