13 Août 2014
Repères : carnet de voyage : tour de Grèce.
Une cité grecque comprend trois lieux hautement symboliques de l’importance qui leur est donnée. Nous évoquerons dans l’article d’aujourd’hui, le rôle du religieux dans la cité. Nous ferons un bref rappel des vicissitudes de l’histoire de l’Acropole avant de lire un témoignage venant d’un auteur français, Renan.
L’Acropole érigée au Vème siècle avant JC occupe un promontoire de 156 mètres au-dessus de la vallée et s’étend sur une superficie de près de 3 hectares.
Ancienne forteresse protégeant les temples et les palais royaux dès le IIème millénaire, l’Acropole a été détruite au cours es invasions doriennes. Elle fut reconstruite en 514 avant d’être une nouvelle fois détruite en 480 par les Perses qui la pillèrent et brûlèrent ses sanctuaires. C’est à Périclès au Vème siècle que l’on doit la construction des quatre chefs-d'œuvre de l'art grec classique :
La colline sacrée d'Athènes continua à être embellie par différents grands hommes, dont des empereurs romains comme Claude et Hadrien.
Destructions et pillages de l’Acropole
Les premiers dommages ont été infligés à l'héritage monumental de l'Acropole lors du raid d'Hérulien en 267 apr. J.-C. Les Byzantins transformèrent les temples en églises et transportèrent les trésors à Constantinople avant que les Turcs -prenant la ville en 1456- transforment le Parthénon en mosquée...
En 1687, le siège de l'Acropole par l'armée vénitienne de Morosini aboutit à l'explosion du Parthénon dont les Turcs avaient fait une poudrière.
Au XIXe siècle, avec l'autorisation officielle du sultan, lord Elgin, ambassadeur du roi d'Angleterre, compléta le pillage en achetant des marbres qui sont devenus, depuis 1815, toujours au British Museum :
Sources :
UNESCO/CLT/WHC : http://whc.unesco.org/fr/list/404/
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Renan retrace pour nous l’impression mémorable qu’il a eue à 42 ans lorsqu’il arrive à Athènes :
« L’impression que me fit Athènes est de beaucoup la plus forte que j’aie jamais ressentie. Il y a un lieu où la perfection existe ; il n’y en a pas deux : c’est celui-là. Je n’avais jamais rien imaginé de pareil. C’était l’idéal cristallisé en marbre pentélique qui se montrait à moi. Jusque-là, j’avais cru que la perfection n’est pas de ce monde ; une seule révélation me paraissait se rapprocher de l’absolu. (…)
Il y a eu un peuple d’aristocrates, un public tout entier composé de connaisseurs, une démocratie qui a saisi des nuances d’art tellement fines que nos raffinés les aperçoivent à peine. Il y a eu un public pour comprendre ce qui fait la beauté des Propylées et la supériorité des sculptures du Parthénon. Cette révélation de la grandeur vraie et simple m’atteignit jusqu’au fond de l’être. Tout ce que j’avais connu jusque-là me sembla l’effort maladroit d’un art jésuitique, un rococo composé de pompe niaise, de charlatanisme et de caricature.
C’est principalement sur l’Acropole que ces sentiments m’assiégeaient »
Souvenirs d’enfance et de jeunesse, Prière sur l’Acropole, Renan (1883)
http://fr.wikisource.org/wiki/Pri%C3%A8re_sur_l%27Acropole
repères à suivre : la dimension politique de la cité