Analyse-Livres & Culture pour tous
15 Août 2014
Repères : carnet de voyage : tour de Grèce
Dans l’article précédent, nous avons mis en évidence les quatre régimes politiques initiés en Grèce. Nous allons nous intéresser à la démocratie qui nous a été laissée en héritage.
C’est entre le VII et le Vème siècle avant JC que ce régime est apparu à Athènes. Il permet aux citoyens de participer à la vie de la citée (demos, le peuple)
Les citoyens participent à une assemblée appelée Ecclésia. La loi y est votée à main levée. On y désigne aussi par tirage au sort les membres de l’Héliée (tribunal), de la Boulê (Conseil qui prépare les lois) et les magistrats comme les stratèges qui dirigent l’armée et la politique extérieure de la cité. L’assemblée peut aussi voter l’ostracisme* d’un citoyen qui menacerait la démocratie.
Au Vème siècle av. JC., Périclès a été l’un des principaux dirigeants d’Athènes car il a été réélu stratège plus de 30 fois. Mais à Athènes, beaucoup de personnes n’ont aucun droit politique et ne participent donc pas au gouvernement de la cité : les étrangers ou métèques*, les esclaves et les femmes.
Il vous sera proposé de découvrir la procédure de l’osctracisme :
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« On procédait ainsi à l’ostracisme : d’abord la proposition de cette espèce de plébiscite, proposition que tout citoyen avait le droit d’émettre, était soumise au conseil des cinq cents (sénat proboulétique, délibérant d’avance), qui préparait les travaux de l’assemblée. Le sénat n’opposait généralement son veto qu’aux projets inconstitutionnels ; il semble donc que le plus souvent il s’en remettait à l’assemblée pour juger de l’opportunité d’un vote d’ostracisme et portait la proposition à l’ordre du jour de la prochaine séance, comme on dirait aujourd’hui. Au Pnyx, le requérant ou l’un de ses partisans montait sur le rocher qui servait de tribune et exposait les motifs qui l’avaient inspiré : soit la trop grande puissance d’un homme public, soit la rivalité de deux chefs. Mais l’orateur s’abstenait par sa harangue de citer aucun nom. C’eût été fausser le principe de l’ostracisme, qui voulait que tout citoyen décidât en pleine liberté, sans pouvoir être ébranlé dans son impression spontanée par les argumens oratoires, quel homme nuisait aux intérêts de l’état et devait être banni. C’eût été aussi permettre aux Athéniens éminens, ouvertement menacés, de se défendre et de prononcer leur apologie. Comme ils n’étaient pas désignés en termes précis, ils ne pouvaient intervenir dans la discussion autrement que d’une façon générale ; s’ils eussent mis en avant leur personnalité, on leur eût retiré la parole sous prétexte qu’ils n’étaient pas en cause. Les formalités de l’ostracisme étaient tout justement pour protéger le peuple contre les surprises de l’éloquence. D’ailleurs personne dans l’assemblée n’était dupe de l’équivoque de la motion ; chacun voyait vite de qui il s’agissait. Lorsque les orateurs avaient été entendus, l’épistate des prytanes, qui présidait l’ekklésia, déclarait la discussion close et faisait voter par mains levées. Si la majorité se déclarait pour la proposition, les prytanes convoquaient dans les termes légaux une assemblée extraordinaire pour rendre le verdict d’ostracisme. »
L’ostracisme à Athènes, Houssaye, Revue des Deux Mondes (1883)
http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ostracisme_%C3%A0_Ath%C3%A8nes
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