Analyse-Livres & Culture pour tous
4 Juillet 2014
Repères : carnet de voyage : Tour de Grèce
Lorsqu’on évoque la méditerranée, on pense tout naturellement à Fernand Braudel*, grand historien au travail incontournable, qui a mis en évidence le rôle majeur de ce bassin durant 6 à 10 millénaires d’histoire. Il note que la méditerranée a longtemps constitué une étendue illimitée alors que désormais on peut la franchir en moins d’une heure en avion. Il s’agit d’une mer pauvre qui n’offre pas d’abondance compte tenu de ses faibles ressources vivrières s’expliquant par la misère de ses fonds marins. Le marin doit se faire également agriculteur pour survivre. La méditerranée est aussi une mer dangereuse « une mer à coup de tabac » (page 62)*. On est donc loin de la vision de carte postale ; ceux qui l’ignorent le découvrent à leurs dépens.
Fernand Braudel a surtout mis en évidence les routes tracées sur cette mer qui est devenue le premier carrefour commercial au monde. On a assisté pour ce faire au passage des sociétés primitives en hauteur à la création de cités en plaine comprenant un port pour permettre le commerce. La Grèce se trouve au cœur de ces échanges mercantiles mais aussi culturels.
Braudel note que la méditerranée a permis de faire naître trois civilisations :
Ce carnet de voyage nous fera comprendre que la Grèce a été pénétrée par ces trois influences. Reprenons ces trois points si vous le voulez bien.
Derrière le vocable « romanité », on intègre la civilisation grecque, puis romaine avant l’ère chrétienne qui elle-même se divisera en chrétienté romaine et byzantine et donc orthodoxe (395 à 1453). L’Islam qui provient de l’Arabie (« l’Islam, c’est le désert » page 162) a en outre conquis une bonne partie du pourtour méditerranéen et notamment la Grèce depuis la chute de l’empire byzantin (1453) jusqu’à la guerre d’indépendance (1830).
Si ce choc des civilisations ne se fera pas sans guerres et détestations, « elles sont aussi sacrifices, rayonnement, accumulation de biens culturels, héritages d’intelligences. » (page 173)*.
Nous voici donc prêts à débuter notre périple comme l’écrivain Henri de Régnier l’indiquait lui-même en 1931 :
« Je m’embarque, ce soir, pour la plus belle des croisières, celle que l’on accomplit sur les mers de la mémoire, en compagnie du souvenir, celle où l’on retrouve un peu de soi-même dans la figure des nuages, la couleur des flots, la courbe des horizons, dans le goût de l’air que l’on respire, dans la lumière, dans le vent, dans le silence. Je m’embarque, ce soir, pour la croisière du souvenir. »
Escales en méditerranée, Henri de Régnier
http://fr.wikisource.org/wiki/Escales_en_M%C3%A9diterran%C3%A9e/Avant-propos
Etes-vous prêts ?
Repères à suivre : escale en méditerranée : la Crète
*La méditerranée, l’espace et le territoire, Braudel, champs Flammarion