Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

La guerre de Troie : lorsqu’Achille revient au combat… (6)

Un face à face mortel

Repères : carnet de voyage : tour de Grèce

Dans l’article précédent, nous avons vu qu’Achille est revenu sur son vœu de ne pas participer au siège de Troie à la suite de la mort de son ami Patrocle. Désireux de se venger d’Hector, il s’arme à nouveau et part au combat.

Nous allons assister à un face à face entre deux combattants, Achille et Hector au chant  22.

***

« — Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n’avoir plus rien à craindre ? Tu ne songeais point à moi qui étais absent. Insensé ! Un vengeur plus fort lui restait sur les nefs creuses, et c’était moi qui ai rompu tes genoux ! Va ! Les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle !

Et Hector au casque mouvant lui répondit, parlant à peine :

— Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes. Accepte l’or et l’airain que te donneront mon père et ma mère vénérable. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher.

Et Achille aux pieds rapides, le regardant d’un œil sombre, lui dit :

— Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. Plût aux dieux que j’eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m’as fait ! Rien ne sauvera ta tête des chiens, quand même on m’apporterait dix et vingt fois ton prix, et nulle autres présents ; quand même Priam voudrait te racheter ton poids d’or ! Jamais la mère vénérable qui t’a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre. Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier ! »

http://fr.wikisource.org/wiki/Iliade/Rhapsodie_XXII

 

Outrage à la dépouille mortelle d’Hector

 Hector sait dès lors qu’il n’aura pas de traitement digne ; il prend peur et tente d’échapper à la fureur d’Achille qui « le poursuit de ses pieds rapides » (chant 22). Les deux hommes feront ainsi le tour de Troie avant de s’affronter directement car Hector se ressaisit. Ce dernier meurt enfin sous la pique terrible d’Achille.

C’est alors l’heure de la vengeance pour le vainqueur : le cadavre du vaincu est traîné devant l’enceinte de Troie :

« Il parla ainsi, et il outragea indignement le divin Hector. Il lui perça les tendons des deux pieds, entre le talon et la cheville, et il y passa des courroies. Et il l’attacha derrière le char, laissant traîner la tête. Puis, déposant les armes illustres dans le char, il y monta lui-même, et il fouetta les chevaux, qui s’élancèrent avec ardeur. Et Hector était ainsi traîné dans un tourbillon de poussière, et ses cheveux noirs en étaient souillés, et sa tête était ensevelie dans la poussière, cette tête autrefois si belle que Zeus livrait maintenant à l’ennemi, pour être outragée sur la terre de la patrie. »

http://fr.wikisource.org/wiki/Iliade/Rhapsodie_XXII

 

Il ne restera que peu de temps à Achille pour vivre, étant prévenu de sa courte vie. Nous achevons dans cet article la lecture de l’Iliade avec la mort d’Hector ; il reste à découvrir les conditions de la victoire des Achéens sur les Troyens : pour cela nous convoquerons un autre ouvrage d’Homère en nous référant aussi à l’Enéide de l’auteur latin, Virgile.

 

Repères à suivre : La fin de la guerre de Troie : la ruse d’Ulysse (7)

 

 

La guerre de Troie : lorsqu’Achille revient au combat… (6)
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article