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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

"L'étranger" de Camus ou la théorie de l'Absurde

L'étude sur le thème de la justice concerne l'étranger de Camus qui nous conduit à mettre en relief la théorie de l'Absurde...

 

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 repères : thème de la justice : étude

La Gazette vous propose une étude fondée sur la mise en scène de l'injustice au travers de deux formes de procès, l'une empreinte a priori d'arbitraire et l'autre de préjugés.

Nous avons indiqué dans l'article précédent les deux œuvres distinctes qui nous font pénétrer dans des univers particulièrement troublants. Il s'agit de classiques incontournables, à savoir :

Nous avions débuté par la première œuvre, nous poursuivons aujourd'hui par la seconde.

Meursault

Employé modeste à Alger, Meursault est appelé au chevet de sa mère qui vient de décéder dans un hospice de province : « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » (page 9).

Ne pouvant exprimer sa peine, il semble afficher une indifférence qui, dans cette occasion douloureuse, est évidemment mal perçue.

Absent, il se voit néanmoins contraint de veiller le corps de sa mère avec d'autres pensionnaires dans une ambiance qui lui cause un malaise certain et durant une longue période au cours de laquelle il ne peut s'empêcher de s'assoupir.

Enfin, au moment de l'enterrement qui a lieu sous une chaleur accablante du climat méditerranéen, il ne manifestera là encore aucune émotion particulière.

Soulagé, il repart à Alger où il retrouvera le cours de sa vie banale, son travail et ses amis. Mais Meursault est affecté de cette même indifférence dans ses actes quotidiens, tout lui est égal, rien n'est important, si ce n'est une aversion à l'égard de la police.

Bagarre

Meursault se trouve malgré lui impliqué dans une bagarre qui le conduit sous une chaleur accablante à tirer par quatre fois sur un homme qu'il ne connaît même pas : 

« Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur. » (page 93) Meursault est déféré à la justice.

Le réquisitoire du Procureur, modèle d'injustice par excellence, où l'homme est jugé non pour ce qu'il a fait mais pour ce qu'il est :

« Je vous demande la tête de cet homme, a-t-il dit, et c'est le cœur léger que je vous la demande. Car s'il m'est arrivé au cours de ma déjà longue carrière de réclamer des peines capitales, jamais autant qu'aujourd'hui, je n'ai senti ce pénible devoir compensé, balancé, éclairé par la conscience d'un commandement impérieux et sacré et par l'horreur que je ressens devant le visage d'un homme où je ne lis rien que de monstrueux.» (page 155)

 La théorie de l'Absurde

L'injustice mise en scène révèle au héros le non-sens de la vie. Sa conscience va alors se réveiller et le conduire à se révolter : il renverra avec violence le prêtre chargé de ses derniers instants. Lucide, il conclura que : « Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu'on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais. » (page 181).

Tous les actes de la vie se révèlent à ses yeux indifférents puisque tout finit nécessairement. La morale de l'absurde initiée par Camus invite l'homme détaché de toutes virtualités à vivre libre, engagé et totalement passionné dans ce monde définitivement irrationnel.

repère : synthèse

 

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