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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Le rôle de l’Histoire dans l'insurrection populaire

Le thème du populisme dans la littérature ne serait pas complet sans le rôle de l'histoire dans l'insurrection populaire. 

 

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Repères : thème du peuple : étude 

 

Il a été présenté dans l’article précédent la problématique de l’étude, qui se définit comme suit : comment décrire la colère du peuple et les ressorts populistes sous-jacents ?  Nous tenterons d’y répondre au travers de la lecture des deux romans suivants :

 

  • L’Or, de Blaise Cendras, roman publié en 1925
  • La guerre des pauvres, d’Éric Vuillard, récit publié en 2019.

Après avoir abordé la question du peuple, le caractère soudain de l’insurrection populaire, le rejet viscéral des structures sociales, la revendication morale sous-jacente comme ressort du populisme, il est temps de découvrir le statut de l’Histoire dans ces deux livres.

 

Jour historique

Dans l’Or de Cendrars, la foule haineuse, en détruisant tout ce qui comporte la marque de fabrique de Suter, croit faire entrer la Californie dans l’Histoire. C’est un jour quasiment de fête débridée. On boit gratuitement, on se réunit, on sort la bannière étoilée. Comme une attaque reçue, il faut se défendre et dès lors on s’arme avec des barils de poudre. Dix mille personnes quittent la ville avant d’être rejointes par d’autres encore plus excités. 

 

« Le drapeau étoilé flotte sur cette multitude désordonnée et c’est aux cris de : « Vive l’Amérique ! », « Vive la Californie ! » que tout est pillé, saccagé, détruit de fond en comble. » (page 146)

 

Pour Éric Vuillard, on a aussi cette dimension historique.

 

Fin du monde

Müntzer rejoue l’histoire biblique en signant son courrier, Gédéon, personnage héroïque du livre des Juges dans l’Ancien Testament. 

«Il signe ses lettres : Müntzer armé du glaive de Gédéon. Il déraille. Il se croit inspiré. Il l’est. » (page 45)

 

La révolte de Müntzer à la tête de son armée de pauvres s’effectue aussi dans une atmosphère particulière. C’est un climat d’Apocalypse qui règne avec le renversement des puissants et l’appel à leur mort :

« le Dieu éternel et vivant a promis que nous t’arracherions de ton siège avec toute la force qui nous est donnée. » (page 55)

 

C’est une bataille lancée qui se déroule sans pitié.

 

« Le 12 mars 1525, Müntzer prit la route. Il avait avec lui trois cents hommes, pas plus, comme Gédéon. (…) Il allait à la guerre comme dans la Bible, priant, exultant, appelant un miracle, dans une atmosphère de fin de monde. » (page 52)

 

Dans l’article suivant, nous verrons le registre de ces deux livres.

 

Repère à suivre : le registre littéraire des deux livres

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